Durcissement des mesures
Que disent les cantons des restrictions proposées par le Conseil fédéral?

Vendredi, le Conseil fédéral se prononcera sur de nouveaux renforcements des mesures contre le Covid-19. Les cantons ont jusqu'à ce soir pour donner leur avis sur les deux options proposées par le gouvernement. Voici ce que Blick sait déjà.
Publié: 14.12.2021 à 15:51 heures
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Dernière mise à jour: 15.12.2021 à 07:23 heures
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Lukas Engelberger et Alain Berset ont échangé leurs points de vue lundi.
Photo: Keystone
Lea Hartmann, Ladina Triaca et Ruedi Studer

La situation liée à la crise du coronavirus s’aggrave. De nombreux hôpitaux sont déjà passés en mode crise. Les directeurs de la santé ont estimé, lors d’une rencontre avec le conseiller fédéral Alain Berset, qu’il était «urgent d’agir», comme l’a déclaré le président de la CDS Lukas Engelberg lors d’une conférence de presse.

Ce dernier n’a toutefois pas précisé lequel des ensembles de mesures mises en consultation par le Conseil fédéral était préconisé par les spécialistes. Pour rappel, le gouvernement propose deux options aux cantons: la première demande l’introduction de la règle des 2G sur l’ensemble du territoire, c’est-à-dire que les lieux publics fermés ne seraient plus accessibles qu’aux personnes vaccinées et guéries. De plus, les personnes devraient porter le masque à l’intérieur. Dans les endroits où ce n’est pas possible, un test supplémentaire serait indispensable: il s’agit de la règle dite des «2G +». La seconde option propose la fermeture de certains établissements, comme les restaurants, par exemple.

Le gouvernement envisage également un retour au télétravail obligatoire, de même qu’une limitation à cinq personnes pour les rencontres privées lorsqu’une personne non vaccinée de plus de 16 ans est présente. L’obligation de porter le masque à partir du niveau secondaire II, ainsi que l’enseignement à distance dans les universités, sont également à l’ordre du jour.

2G, 2G+, 3G: de quoi parle-t-on?

Le monde germanophone a trouvé une astucieuse manière de parler des différents niveaux de protection sanitaire qui composent les mesures. Il s’agit de la règle des 3G, 2G ou 1G.

3G: geimpft, genesen, getestet; vacciné, guéri, testé.

Chaque statut permet de disposer du certificat Covid pour une durée limitée spécifique. Les personnes ne voulant pas du vaccin peuvent prouver par un test qu'ils sont négatifs au Covid. Il s’agit de l’application pratique la plus répandue, bien qu'elle tende à être remplacée par la 2G.

2G: geimpft, genesen; vacciné, guéri.

Prouver par un test que l’on est négatif au Covid ne suffit plus à se rendre librement en intérieur, dans les restaurants ou commerces: il faut être guéri ou vacciné. Après l'Allemagne et l'Autriche, cette application s'est récemment généralisée dans de nombreux commerces en Suisse, sur indication du Conseil fédéral.

2G+: vacciné, guéri + testé.

Les personnes doivent être guéries ou vaccinées et prouver par un test qu'elles sont négatives au coronavirus.

1G: geimpft; vacciné.

Cette application n’a lieu quasiment nulle part. Pour être considérées comme vaccinées, les personnes qui n’ont pas attrapé le Covid doivent recevoir deux injections et les personnes déjà guéries une seule. L'Autriche a prévu la vaccination obligatoire dès février prochain. Le Costa Rica a imposé cette mesure pour ses hôtels et ses restaurants.

Le monde germanophone a trouvé une astucieuse manière de parler des différents niveaux de protection sanitaire qui composent les mesures. Il s’agit de la règle des 3G, 2G ou 1G.

3G: geimpft, genesen, getestet; vacciné, guéri, testé.

Chaque statut permet de disposer du certificat Covid pour une durée limitée spécifique. Les personnes ne voulant pas du vaccin peuvent prouver par un test qu'ils sont négatifs au Covid. Il s’agit de l’application pratique la plus répandue, bien qu'elle tende à être remplacée par la 2G.

2G: geimpft, genesen; vacciné, guéri.

Prouver par un test que l’on est négatif au Covid ne suffit plus à se rendre librement en intérieur, dans les restaurants ou commerces: il faut être guéri ou vacciné. Après l'Allemagne et l'Autriche, cette application s'est récemment généralisée dans de nombreux commerces en Suisse, sur indication du Conseil fédéral.

2G+: vacciné, guéri + testé.

Les personnes doivent être guéries ou vaccinées et prouver par un test qu'elles sont négatives au coronavirus.

1G: geimpft; vacciné.

Cette application n’a lieu quasiment nulle part. Pour être considérées comme vaccinées, les personnes qui n’ont pas attrapé le Covid doivent recevoir deux injections et les personnes déjà guéries une seule. L'Autriche a prévu la vaccination obligatoire dès février prochain. Le Costa Rica a imposé cette mesure pour ses hôtels et ses restaurants.

La règle des 2G n’est pratiquement pas contestée

Les cantons ont jusqu’à ce mardi soir pour prendre position. Blick a appris que, lors de leur rencontre avec Alain Berset, les cantons romands ont plaidé en faveur de l’option la plus sévère. Ces derniers ont d’ailleurs, pour certains, déjà pris des mesures plus restrictives, comme la limite de dix personnes pour les rencontres privées qui prévaut à Neuchâtel, par exemple.

Auprès de l’ensemble des cantons romands, l’extension de la règle des 2G fait l’unanimité. En revanche, la règle des 2G + est contestée: la question de savoir si les personnes vaccinées et convalescentes doivent également présenter un test Covid négatif lorsqu’elles veulent se rendre au bistrot a donné lieu à des controverses. Le risque serait d’envoyer un mauvais signal aux personnes vaccinées, sous-entendant qu’elles ont commis une faute. Pour cette raison, l’option des fermetures partielles, avec une possibilité pour les établissements concernés d’être indemnisés, serait privilégiée.

La règle des cinq personnes lors des réunions privées serait également envisagée, selon un participant à la discussion, mais peut-être uniquement sous forme de recommandation.

Seul Bâle-Campagne s'oppose complètement à la prise de nouvelles mesures. Son gouvernement se positionne clairement, déclarant qu'il n'est «absolument pas d'accord» avec cette démarche et qu'il n'est pas urgent d'agir au niveau fédéral dans le nord-ouest de la Suisse. Le canton d'Uri précise également dans sa prise de position qu'il ne considère pas encore comme nécessaire que Berne prenne des mesures.

Ce que disent les cantons

Dans le courant de la journée de mardi, de nombreux cantons ont d’ores et déjà publié leurs prises de position sur les «packages» de mesures proposés du Conseil fédéral. Vaud émet quelques réserves, tandis que Soleure est le premier canton à soutenir clairement les propositions du gouvernement. Blick vous informera ici au fur et à mesure des derniers développements.

  • Règles des 2G ou confinement partiel: le Conseil fédéral propose que la règle des 2G s’applique à l’intérieur des bâtiments, avec port obligatoire du masque. Là où il n’est pas possible de porter un masque, par exemple dans les restaurants, un test négatif doit en outre être présenté. L’alternative? Un confinement temporaire des bistrots. Le canton de Vaud se prononce en faveur de la règle des 2G, mais sans le «+» obligeant à présenter en outre un test, au moins pour les personnes ayant reçu une dose de rappel. De nombreux cantons se sont également positionnés contre la 2G+, comme ceux de Fribourg, de Neuchâtel et du Tessin. Le gouvernement valaisan souhaite quant à lui exclure les centres de fitness de la 2G+, tout comme les associations chorales et de musique. Le canton de Soleure soutient quant à lui pleinement la position du Conseil fédéral: «la règle générale des 2G doit être introduite de toute urgence afin d’éviter une surcharge des hôpitaux et la fermeture d’établissements». Il juge la règle 2G+ «judicieuse»: un confinement partiel ne doit être envisagé que si la situation se dégrade à nouveau. Les Grisons ne réfléchissent à la règle des 2G que sous la forme d’une «ultima ratio» et sans mesure supplémentaire, que ce soit le port du masque ou un test supplémentaire. Pour Uri et Nidwald, la règle des 2G va trop loin. Les gouvernements des deux cantons s'en tiendront à la règle des 3G dans les restaurants.
  • Règle des cinq personnes lors des réunions privées: la limite maximale lors de rencontres privées serait fixée à cinq personnes si une personne non vaccinée de plus de 16 ans est présente. Certains cantons émettent toutefois des réserves quant au contrôle de cette mesure. Les cantons de Vaud et de Fribourg, par exemple, souhaite être moins strict et fixer la limite supérieure à 10 personnes. C'est également le cas du canton de Neuchâtel, pour toutes les situations sanitaires des invités, qu'ils soient vaccinés, guéris ou non-vaccinés. Soleure soutient cette idée. Il en va de même pour les Grisons: «Comme la plupart des personnes s’infectent dans le cadre familial, cette mesure sera la plus efficace». Argovie, Bâle-Ville, Lucerne et Schaffhouse se prononcent pour que seule une "recommandation urgente" soit émise. Uri et le Tessin rejettent quant à eux totalement cette idée, la jugeant disproportionnée et inapplicable.
  • Obligation du télétravail: le Conseil fédéral souhaite imposer à nouveau le homeoffice. Le canton de Vaud est d’accord, sauf pour les personnes disposant d’un certificat 2G. Neuchâtel, le Valais, les Grisons, Uri, Argovie, Bâle-Ville, Soleure et Lucerne sont en principe d'accord. En revanche, Fribourg, Bâle-Campagne, Zurich, le Tessin et Schaffhouse ne voient pas la nécessité d'une obligation de travailler à domicile et s'y opposent.
  • Enseignement universitaire à distance: les universités et les hautes écoles spécialisées doivent revenir à l’enseignement à distance, estime le Conseil fédéral. Les cantons ne sont pas cet avis! Vaud, Fribourg, Neuchâtel, Zurich, Bâle-Campagne et les Grisons s’y opposent. «L’enseignement en présentiel doit impérativement être maintenu», écrit ce dernier. En Suisse romande, le Valais s'y montre favorable, tout comme l'Argovie, Lucerne et Obwald.
  • Masque obligatoire à partir du niveau secondaire II: Le gouvernement estime que le masque doit être rendu obligatoire à partir du secondaire II. Jusqu'à présent, aucun ne s'est prononcé contre cette mesure. Certains regrettent toutefois de ne pas pouvoir le décider eux-mêmes. La proposition du Conseil fédéral est soutenue entre autres par Neuchâtel, Zurich, Argovie, Soleure, les Grisons et Obwald. Plusieurs cantons seraient favorables à ce que le canton rende le port du masque obligatoire dès la 5e classe.

Le Conseil fédéral prendra sa décision finale vendredi

Alain Berset estime que des durcissements sont nécessaires. Le ministre de la Santé s’est montré très clair ce lundi: les mesures prises ces dernières semaines n’ont pas eu l’effet escompté, a-t-il déclaré devant les médias, et elles ne suffiront probablement pas si l’on compare la situation sanitaire suisse à ce qui se passe à l’étranger. Il a bien précisé que les cantons pouvaient déjà agir par eux-mêmes s’ils le jugeaient nécessaire, ce qu’il «recommande vivement».

Plusieurs cantons ont déjà adopté des mesures plus strictes que celles qui sont actuellement en vigueur au niveau fédéral. La décision finale devrait être prise vendredi.

(Adaptation par Lauriane Pipoz)

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