Duel féminin au sommet à Berne
Les parlementaires suisses font match nul contre la FIFA

Le FC Helvetia n'a pas réussi à battre des représentantes de la FIFA lors d'un match âprement disputé à Berne. Et symbolique, puisqu'un manifeste pour le foot féminin a été transmis. Climat, retraites et chauffards: voici ce qu'il faut retenir de ce mercredi fédéral.
Publié: 15.06.2022 à 18:56 heures
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Dernière mise à jour: 16.06.2022 à 09:30 heures
La FIFA a joué en noir, les Suissesses en rouge.
Photo: DR
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Adrien SchnarrenbergerJournaliste Blick

Un an et huit mois de prison avec sursis: voilà la peine requise contre Sepp Blatter (et Michel Platini) ce mercredi par le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. «Il n'y a pas l'ombre d'un remords chez les deux accusés», a fait remarquer le procureur général de la Confédération, Thomas Hildbrand.

Tandis que l'ex-boss de la FIFA affrontait la justice suisse, l'équipe de foot d'entreprise de la Fédération internationale défiait les parlementaires helvétiques sur une pelouse bernoise, mardi soir. Voilà ce qu'on appelle la séparation des pouvoirs, et c'est la première de nos six infos fédérales du jour à retenir. C'est parti!

1. Des buts, mais pas de vainqueures

Session, grève, foot: Sophie Michaud Gigon a connu un mardi rempli sous la Coupole. Mercredi, la Vaudoise a troqué son costard violet d'élue solidaire avec la cause féministe contre le maillot du FC Helvetia, l'équipe des parlementaires dans sa version féminine. À ne pas confondre avec le FC Nationalrat, le très sérieux club des footeux bernois.

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Le foot, c'est du sérieux sous la Coupole.
Photo: DR

Face à la FIFA, il s'agissait davantage qu'un petit match entre femmes: la partie avait un enjeu symbolique, puisque la délégation parlementaire a rédigé un «manifeste pour l'égalité dans le sport» et pour mettre le football féminin au centre des projecteurs. Dans la ligne de mire: 2025 et l'Euro, que la Suisse pourrait bien organiser. «Il y a 30'000 joueuses dans notre pays, ce n'est pas rien!», rappelle celle qui est aussi la femme d'un ex-international liechtensteinois. Mais ne tombons pas dans le piège de la «femme de»: elle est surtout Sophie Michaud Gigon, l'un des piliers du FC Helvetia.

Sur le terrain, les deux équipes se sont quittées sur un match nul riche en buts: 5-5.

Dans le vestiaire du FC Helvetia.
Photo: DR

2. Thomas Hefti fêté par les siens

Cette session d'après-Covid (ou d'avant-re-Covid, vu les chiffres actuels...) est l'occasion de retrouver les bonnes habitudes à Berne: les apéritifs sont de retour, mais aussi les festivités pour les présidents des deux Chambres. Irène Kälin y a eu droit durant la première semaine de session, c'est au tour de Thomas Hefti.

Un grand honneur pour le petit canton de la Suisse primitive, blotti entre des massifs montagneux au pied du Glärnisch.
Photo: Keystone

Ce n'est de loin pas tous les jours qu'un canton de 40'000 habitants peut se targuer d'avoir un président du Conseil des États.

Le voyage a été documenté par la sénatrice fribourgeoise Isabelle Chassot.
Photo: Instagram

3. Un grand jour pour le climat

Il y a les petites histoires, et il y a les grandes: pour la première fois, un objectif climatique contraignant a été décidé dans notre pays. La Suisse devra être «Klimaneutral» en 2050, comme disent les Alémaniques. Un objectif dans les clous de l'Accord de Paris et contenu dans le contre-projet sur l'initiative glaciers. Le vent commence à tourner au Parlement.

La conseillère nationale verte Florence Brenzikofer veut par ailleurs que la Confédération mette la main au porte-monnaie pour financer des mesures de réduction de la température perçue dans les villes, par la végétation. Selon la Bâloise, enseignante dans le civil, l'exercice que se sont déjà imposées plusieurs cités du pays doivent faire école à l'échelle nationale. Elle a déposé une motion en ce sens.

4. Le Parlement a-t-il été trop clément avec les chauffards?

C'était l'une des mesures phare (sans s et sans mauvais jeu de mots) de la première semaine de session: la controversée loi «Via Sicura» va être édulcorée, les peines de prison automatique devant disparaître au profit de jours-amendes. Si cette décision n'a pas fait de vagues sous la Coupole, il en est autrement dans la société civile.

Nous rapportions deux témoignages, l'un d'une mère ayant perdu sa fille et l'autre d'une femme ayant perdu une jambe. Dans la foulée, Blick a organisé un grand sondage pour percevoir l'avis de la population. Les résultats sont éloquents: 62% des sondés se disent défavorables à cette évolution légale. L'opposition atteint même 83% chez les plus de 55 ans!

De quoi inspirer un commentaire à Sermîn Faki, cheffe de la rubrique politique de Blick. «Faire de la politique, c'est parfois bien plus difficile que l'on croit», écrit-elle. Parfois, il faut avoir le courage de remettre l'ouvrage sur le métier et de corriger le tir, surtout lorsque les signaux sont au rouge dans la population. Et c'est précisément le cas ici, affirme notre journaliste.

5. Et si la solution venait du Valais?

Cette session est riche en surprises et en rebondissements. Le «coup» réussi par Beat Rieder en est une! Le conseiller aux États valaisan a réussi à convaincre une très fine majorité (22 contre 21!) de ses collègues d'envisager une taxe sur les transactions financières pour financer nos retraites.

C'est inattendu, puisque le camp bourgeois auquel appartient l'élu du Centre s'y était toujours refusé, de même que le Département des finances d'Ueli Maurer. Le conseiller fédéral en personne a d'ailleurs essayé, en vain, de dissuader les sénateurs d'emprunter cette voie, décidée à une voix.

Beat Rieder (à droite) a joué un vilain tour à Ueli Maurer.
Photo: Keystone

«La votation sur l'AVS en septembre ne sera pas facile à gagner. Nous devons montrer à la population que nous faisons tout pour assainir l'AVS et que nous développons des solutions à long terme», a plaidé Beat Rieder avec succès. «La solution vient du Valais et pourrait coûter cher à Genève et à Zurich», analyse malicieusement ma collègue Lea Hartmann, qui explique avec une figure de style toute alémanique que le Centriste «fait décoller une idée de gauche». Espérons qu'elle ne sera pas pilotée par Skyguide.

6. Premier vol réussi pour le nouveau drone de l'armée

La réforme des caisses de pension reste clouée au sol: la «méthode Dittli» dont nous parlions mardi a été renvoyée en commission. En revanche, en voilà un qui est bien dans les airs: le nouveau drone de l'armée suisse. Il y en a deux, et l'un a effectué avec succès sa première mission d'entraînement ce mercredi matin à Emmen (LU).

Le système de drones de reconnaissance 15 (ADS 15) a ainsi franchi une étape importante, a salué Armasuisse. Après d'autres tests approfondis, notamment des capteurs, les deux appareils, de création israélienne, devraient être remis aux Forces aériennes d'ici la fin de l'année. Au total, l'armée disposera de six de ces ADS 15 d'ici fin 2023. Elle n'en avait plus depuis 2019.

Le premier vol, qui a débuté à Emmen à 7h, a duré 70 minutes. L'appareil a atteint une vitesse de 180 km/h et a volé à une altitude de 2000 mètres, précise Armasuisse. Des spécialistes du fabricant israélien ont assisté l'équipe de projet suisse.

À jeudi pour de nouvelles (petites) infos fédérales!

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