Randonneurs décédés en Valais
Onze hélicoptères et des dizaines de sauveteurs ont «tenté l'impossible»

Les secours cherchent encore la sixième membre d'un groupe de randonneur, coincé par la tempête entre Zermatt et Arolla dès samedi 9 mars. Dans la nuit de dimanche à lundi, cinq ont été retrouvés morts. La police valaisanne fait le point le lundi 11 mars.
Publié: 11.03.2024 à 09:50 heures
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Dernière mise à jour: 12.03.2024 à 18:18 heures
Aux alentours de 13h dimanche, les forces aériennes de l'armée ont été mobilisées. Parallèlement, «une colonne de professionnels expérimentés a été mises en place, à Zermatt et à Arolla.
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

La police valaisanne a convié la presse pour un point de situation, lundi 11 mars à Sion. Différentes unités, dont le groupe montagne, ainsi que l'Organisation cantonale des secours (OCVS), recherchent encore la sixième membre d'une expédition de randonnée à ski.

Les cinq autres, membres d'une même famille du Val d'Hérens, ont été retrouvés morts dans la nuit de dimanche à lundi. Il s'agit de trois frères, dont un membre d’un exécutif communal, leur oncle, leur cousin et l’amie fribourgeoise d’un des frères, tous âgés entre 21 et 58 ans.

Le commandant de la police cantonale, Christian Varone, fait part «d'un message d'empathie à toutes ces malheureuses familles», de la part des forces de l'ordre et des groupes de sauvetage. Il salue également le syndic de Fribourg et la famille de la sixième disparue, ressortissante fribourgeoise.

Conditions «catastrophiques»

Samedi dans la matinée, le groupe quitte Zermatt à ski dans le but de rallier Arolla, rappelle chronologiquement le commandant. C'est à 16h03 qu'un membre de la famille, venu chercher ces proches, alerte les secours. Plus tard, c'est à 17h19 qu'un membre du groupe de randonneurs qui permet de localier l'équipée à 3500 mètres d'altitude, dans le secteur Tête Blanche.

Les «actions terrestres» de secours sont suspendues vers 21h, à cause des conditions météo «catastrophiques» et en accord avec les familles. «Cela rendait l'intervention des secours impossible», résume Christian Varone. La moindre fenêtre météo a été scrutée toute la nuit durant, mais «malheureusement, cela n'a pas été le cas.» Les éléments étaient déchaînés. Une combinaison avalanche-vent-brouillard-froid rendait l'intervention des sauveteurs quasi impossible.

Dimanche aux alentours de 13h, les forces aériennes de l'armée ont été mobilisées. Parallèlement, «une colonne de professionnels expérimentés a été mise en place, à Zermatt et à Arolla, pour intervenir sur le plan pédestre aux côtés des spécialistes montagne de la police». À 18h30, un groupe a été héliporté à proximité de la cabane de la Dent Blanche. Vers 21h, les sauveteurs chevronnés ont découvert cinq des six personnes décédées. 

Recherches suspendues à 1h du matin

Vers 1h du matin, les recherches ont été suspendues. Elles ont repris à 8h du matin lundi 11 mars. «Tout ce weekend, on a été constamment en contact avec les familles. Elles ont cru et soutenu les recherches. Plus de 35 collaboratrices et collaborateurs ont été sur le pont, en particulier notre groupe montagne, appuyé de notre groupe technique pour localiser les coordonnées GPS des alpinistes recherchés», développe le commandant Varone.

Fredy-Michel Roten, directeur de l'OCVS, détaille les moyens engagés par son organisation. Trois hélicoptères d'Air Zermatt et trois hélicoptères d'Air Glacier, ainsi qu'une dizaine de sauveteurs spécialisés. Trois hélicoptères de la REGA et deux Superpuma ont aussi été mobilisés, ainsi que des médecins en plus et des psychologues d'urgence.

Béatrice Pilloud, la procureure générale du Valais, indique qu'une enquête a été ouverte. Diverses mesures sont en cours, notamment l'identification des victimes, la «fixation des lieux» et la saisie du matériel qu'ils avaient sur eux. Le but est évidemment de comprendre comment ce drame s'est déroulé et tenter de l'expliquer. 

Températures extrêmement basses

Les températures ont été très, très basses. Les randonneurs se sont retrouvés dans une situation météorologique extrême. Les sauveteurs ont été jusqu'à «l'extrême limite des possibilités», lorsqu'on est sauveteur, indique Christian Varone. «Plus ça n'est pas possible sans mettre en danger la vie des sauveteurs. On leur demande plus que ce qu'on devrait.»

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