«Le problème de partir quand même alors que la tempête était annoncée, c'est que le sauvetage est très compliqué. On ne voit rien.» Anjan Truffer est chef du sauvetage de Zermatt. Guide de montagne chevronné, il connaît la région comme sa poche. Depuis samedi, il participe aux recherches pour retrouver le dernier randonneur porté disparu. Cinq d'entre eux ont été retrouvés morts dimanche soir.
Coincés entre Zermatt et Arolla depuis samedi, les randonneurs à ski ont été localisés dans le secteur du col de Tête Blanche, à 3500 mètres d'altitude. Ces cinq membres d'une même famille valaisanne, ainsi qu'une habitante de Fribourg, étaient âgés de 21 à 58 ans.
«Les mauvaises conditions étaient connues»
Différents groupes de la police cantonale, les hélicoptères de l'armée, ainsi que l'organisation cantonale des secours ont tout tenté depuis samedi pour les ramener. Mais les conditions météo étaient épouvantables.
Le groupe est parti «alors que les mauvaises conditions étaient connues, souligne Anjan Truffer. Samedi durant la journée, elles étaient bonnes, mais nous savions qu'elles allaient se dégrader durant la nuit, et dimanche. Ils ont été pris dans la tempête.»
Si l'hélicoptère décollait, «on serait mort en deux minutes»
Le chef sauveteur a insisté sur la dangerosité de cette mission. «Il a énormément neigé, nous n'avons aucune visibilité. Les hélicoptères ne décollent pas dans ces conditions, sinon on serait mort en deux minutes. On ne voit rien», assène-t-il. Il ajoute: «C'est même trop dangereux pour les sauveteurs d'essayer de monter à pied.»
Anjan Truffer rappelle qu'en Suisse, partir hors saison n'est pas interdit. Mais la randonnée à ski se pratique plutôt au printemps. Actuellement, les cabanes sont fermées. Le parcours Zermatt-Arolla peut se fait en quatre jours avec des arrêts dans plusieurs refuges, dès le mois de juin.
Le parcours «n'est pas très difficile, explique le guide de montagne. Mais il demande de très bonnes connaissances de la montagne, notamment pour aborder le passage sur le glacier.»