La cuisinière Larissa Caviezel, 27 ans, se rendait au travail sur son scooter lorsqu’elle a été fauchée par la voiture de Luca M.*. Ce dernier a percuté la jeune femme en 2017 lors d’une manœuvre de dépassement près de Domat/Ems (GR). Elle a été projetée à 43 mètres de l’autre côté de la route. Elle est morte sur le coup. Mardi, l’affaire sera entendue par le tribunal pour la deuxième fois.
Luca M., le conducteur responsable de l’accident mortel, a déjà été condamné à six ans de prison en première instance, pour meurtre, violation du Code de la route et conduite en état d’incapacité. Il réfute toutefois cette sentence: l’appel aura lieu mardi devant le tribunal cantonal des Grisons.
«Il y a un énorme vide dans notre famille»
Passer à nouveau devant le juge est particulièrement difficile pour la famille de la défunte Larissa. Sa sœur Michaela Schloz Caviezel confie: «Larissa était une personne si chaleureuse, le cœur de la famille. Elle nous a été enlevée.»
Pour la famille, la peine de six ans de prison prononcée en première instance était acceptable, détaille sa sœur. «Même si on ne pourra jamais parler de justice. Rien ne remplacera Larissa à nos yeux.»
L’Italien était parti à 5h30 du matin pour faire chauffer la voiture de sa femme, sous l’effet de la drogue. Son taux de THC dans le sang était trois fois supérieur à la limite légale.
Dépassement à 115 km/h avec une visibilité de 50 mètres
L’accusé expliquera son style de conduite à la police en disant qu’il avait voulu «apporter un café au lit à sa femme pour 6h». Il y était presque, mais au prix de grands risques.
Avant l’accident, la visibilité sur la route principale entre Coire et Domat/Ems n’était que de 50 mètres. Même si deux véhicules étaient devant lui, Luca M. a entrepris de les dépasser, accélérant jusqu’à 115 km/h. Il n’a pas vu Larissa Caviezel sur son scooter, qui roulait en sens inverse. L’Audi Q5 de l’Italien a percuté le deux-roues de plein fouet.
Pour ne rien arranger, sur les lieux de l’accident, le conducteur a accusé la défunte d’être responsable de l’accident. Blick s’est entretenu avec un secouriste qui était sur place. Ce dernier avait été surpris: «Luca M. a dit qu’elle conduisait sans feux. C’est faux; ils étaient bel et bien allumés.» Fait qui a ensuite été confirmé par le rapport médico-légal: la jeune femme n’avait rien à se reprocher.
La famille de Larissa n’a vu aucuns remords dans les yeux de Luca M. à ce jour. «Il n’assume toujours pas ses responsabilités», regrette la sœur de la défunte.
«Je ne suis pas un monstre»
La famille ne souhaite qu’une chose: «Nous voulons le voir enfin derrière les barreaux!» Toutefois, Luca M. cherche toujours à se dédouaner. «Heureusement que nous ne l’avons jamais rencontré. Cela ferait tout remonter.» L’auteur des faits a vécu jusqu’à maintenant comme si de rien n’était, «tandis qu’il y aura un vide dans notre famille pour toujours», soupire la sœur de la victime.
Luca M. a accepté de parler à Blick avant la première audience du tribunal. «Je ne suis pas un monstre. Je suis vraiment désolé pour ses proches.»
*Nom connu par la rédaction