Le Festival international du film de Fribourg (FIFF) a ouvert sa 39e édition jeudi soir. Avancée d'un jour, la cérémonie d'ouverture a emprunté les codes du film d’enquête, mis à l’honneur cette année par la section Cinéma de genre: meurtres et mystères.
Les organisateurs, le directeur artistique Thierry Jobin en tête, ont planté le décor. Sur scène, un décor de film noir. La maîtresse de cérémonie Julia Roos a pris place et, avec l’appui d’une vidéo dévoilant le tableau d’enquête de l’édition 2025, a transmis les salutations officielles à la manière d’une inspectrice de police.
Ouvrir les esprits
Le clin d’œil est apparu en «contraste parfait» avec une cérémonie résolument souriante. «Au moment où l’égoïsme, l’ignorance et le rejet ferment les portes, le FIFF ouvre grand ses écrans de cinéma sur la communauté humaine, la diversité des regards et la pure beauté», a dit le président de l’Association FIFF Mathieu Fleury.
Cela pour affirmer la capacité du festival, qui promet générosité et bienveillance jusqu'au 30 mars, à ouvrir et aiguiser les regards. Thierry Steiert, syndic de la Ville de Fribourg, a ensuite pris la parole pour rappeler l’impact positif du FIFF, au-delà des salles de cinéma, citant engouement du public et impact positif pour la région.
Un enthousiasme confirmé par Carine Bachmann, la directrice de l’Office fédéral de la culture (OFC). Cette dernière a salué «un festival généreux, qui s’ouvre à toutes les cinématographies, à tous les propos, et qui s’adresse à toutes et tous, dans une vraie culture du dialogue et de la démocratie».
«Des souvenirs inoubliables»
Carine Bachmann a conclu sur l’importance de soutenir publiquement le FIFF. L'occasion de répéter que l'OFC «est heureux d’être son fidèle soutien depuis des années. Enfin, selon le communiqué, Thierry Jobin a hésité à compléter ces «fervents» discours en adoptant la posture classique du «bad cop» face au «good cop».
«Comme ça semble être la mode un peu partout de nos jours, j’ai d’abord pensé être brutal ce soir. Ce ne sont pas les sujets qui manquent pour s’énerver un bon coup», a ajouté le Jurassien, Fribourgeois d'adoption, à l'instar de Mathieu Fleury. L’assistance a frissonné avant qu’il poursuive: «Mais je ne vais pas y arriver».
«Même si beaucoup de films, cette année, décrivent une humanité qui vire à la bestialité, ce n’est justement pas cette attitude qu’on trouve au FIFF», a insisté Thierry Jobin. «La parenthèse FIFF, c’est une plateforme de rencontres qui changent la vie dans le bon sens, de souvenirs inoubliables et de réseautage unique dans l’année.»
Une programmation engagée
C'est aussi «de la nuance dans le torrent des fake news, de sourires et d’humour, et de découvertes impossibles à voir ailleurs», a constaté encore l'ancien critique cinéma. Et cette année, à toutes ces promesses, j’aimerais en ajouter une, peut-être encore plus forte que la bienveillance: une promesse de gentillesse».
Le FIFF propose dès vendredi une programmation «engagée» et en quête de liberté, avec 108 films de 52 pays, avec 17 premières mondiales, 3 internationales, 5 européennes et 42 suisses. Le film d'ouverture était le documentaire «Champions of the Golden Valley», en présence de Ben Sturgulewski et Katie Stjernholm, réalisateur et productrice.
Le protagoniste principal du film, Alishah Farhang, avait aussi fait le déplacement de Fribourg. Ce dernier, coach de ski formé sur les pistes suisses, y apparaît comme un personnage rassembleur et optimiste, organisateur de la première course de ski des montagnes afghanes. Un projet interrompu par l’arrivée des talibans...
La cérémonie d'ouverture du FIFF a été avancée d’un jour cette année pour éviter une concurrence avec la remise des Prix du cinéma suisse à Genève.