Les communes peuvent se sentir «découragées» en raison «des critères stricts» imposés par le canton, remarque David Raedler, président de l'ATE Vaud, qui a porté cette pétition avec le Groupement pour le 30 km/h. Le député des Verts cite des «procédures longues et coûteuses», mais aussi différentes conditions à remplir, par exemple en terme de densité de population requise.
Contacté par Keystone-ATS, David Raedler explique ainsi que certains secteurs, bien que bruyants, ne peuvent pas passer en zone 30 km/h, car ils ne sont pas suffisamment peuplés. Il souligne également qu'il n'est pas possible de réduire la vitesse sur des routes considérées comme des axes prioritaires par le canton.
Des axes qui, pourtant, auraient tout à gagner en passant à 30 km/h en matière de nuisances sonores et de sécurité, mais aussi de fluidité du trafic, affirme-t-il, prenant en exemple l'avenue de Ruchonet à Lausanne.
Appuyer l'action politique
La pétition a été remise mardi après-midi devant le Parlement vaudois. Ce dépôt a été accompagné par une «action sonore», un haut-parleur diffusant le bruit engendré par des véhicules à 50 km/h puis à 30 km/h.
Parallèlement, la pétition a aussi été déposée au Conseil communal de Lausanne. Les signataires demandent en effet à la capitale vaudoise, précurseuse en la matière (30 km/h de nuit, multiplication des zones 30), d'en faire encore plus. Et notamment en généralisant le 30 km/h, de jour comme de nuit.
Selon David Raedler, la récolte de signatures, démarrée fin avril, a rapidement rencontré du succès. Lancée pour répondre à des demandes de citoyens et d'élus communaux, cette pétition va permettre «d'appuyer» l'action politique des partisans du 30 km/h, estime-t-il.
Autre pétition
Du côté des opposants, une pétition munie de 840 signatures avait été déposée en janvier dernier pour demander aux autorités politiques de réintroduire le 50 km/h de nuit à Lausanne, hormis dans les quartiers résidentiels. Pour les instigateurs de cette pétition, le 30 km/h n'a que peu d'impact sur le bruit dans une ville qui tourne désormais «au ralenti».
Cette pétition n'a pas encore été abordée en plénum par le Grand Conseil. La commission des pétitions a toutefois déjà proposé de la classer (par neuf voix contre une), annonçait fin juillet un article de 24 heures.
Pour mémoire, Lausanne a été la première ville de Suisse à instaurer le 30 km/h de nuit en septembre 2021. Ailleurs dans le canton, Vevey a déjà annoncé qu'elle allait suivre cet automne. Plusieurs autres communes y songent, à l'instar de Cossonay ou Montreux.
(ATS)