Deux Ukrainiennes, un mois après leur arrivée
«Nous voulons rentrer chez nous le plus vite possible»

Elles se sentent en sécurité dans notre pays, mais elles aimeraient bien repartir: deux Ukrainiennes racontent comment elles vivent leurs premières semaines de réfugiées de guerre en Suisse.
Publié: 15.04.2022 à 06:04 heures
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Vesta Brandt est heureuse d'avoir un toit sur la tête. Mais elle s'inquiète de ne pas avoir de travail.
Photo: Thomas Meier
Camilla Alabor

La guerre en Ukraine se poursuit et le flux de nouvelles terribles ne s’arrête pas. Comment se portent ceux qui ont cherché refuge en Suisse? Vesta Brandt, 36 ans, et Olga Plastun, 28 ans, résident à Bienne (BE) depuis environ un mois. Elles racontent ce qui les réjouit et ce qui leur pose problème.

Vesta Brandt: «Les gens à Bienne sont très aimables. Et aussi les contrôleurs, dans le train. Quand ils voient notre passeport, qui nous permet de voyager gratuitement, ça leur arrive de nous dire: 'Je suis vraiment désolé de ce qui se passe. Je vous souhaite le meilleur'. Je suis vraiment reconnaissante d’être ici. Pourtant, ce n’est pas facile. Nous n’avons pas encore notre carte S et nous attendons tous les jours que le facteur nous l’apporte. Et je dois absolument trouver un travail. Je dois pouvoir élever ma fille. Mais je suis obligée de rester à la maison et d’attendre. Pourtant, j’aimerais bien aider d’autres réfugiés. Ce qui m’inquiète aussi, c’est que nous dépendons entièrement des autres. Nous sommes très reconnaissantes à Andreas (ndlr: son logeur), qui nous soutient, et à ses collègues de s’être organisés et de nous aider financièrement. Mais ils ne sont pas notre famille, nous ne pouvons pas leur demander cela. Nous ne savons pas non plus combien de temps nous pourrons rester. Cette incertitude est pesante.»

Olga Plastun: «Pour ma mère et ma grand-mère, qui ont fui avec nous, la situation n’est pas facile. Elles se promènent à deux et découvrent le quartier. Mais en fait, elles ne veulent pas construire leur vie ici, elles veulent rentrer chez elles le plus vite possible. Ma grand-mère a dû laisser son chat en Ukraine. Mes deux chats aussi sont encore là-bas. Des bénévoles s’occupent d’eux, mais ils me manquent beaucoup. Ils font aussi partie de la famille.»

Vesta Brandt: «Ma mère est restée en Ukraine. Je suis heureuse que nous puissions téléphoner gratuitement en Ukraine. Chaque fois qu’il y a une sirène d’alarme, elle m’appelle et nous parlons jusqu’à ce que l’alarme soit passée. Malgré tout, je ne peux pas dormir. Je passe tout mon temps sur Telegram à regarder ce qui se passe à la maison. Je crois que j’aurais besoin de médicaments. Mais cette semaine, j’ai aussi vécu une belle expérience: nous avons rencontré d’autres Ukrainiennes à Bienne. Cet échange m’a fait du bien.»

(Adaptation par Michel Jeanneret)


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