Dès le 1er janvier
Berne et Paris trouvent un accord sur l'imposition du télétravail

La Suisse et la France ont trouvé un accord pour l'imposition du télétravail des frontaliers. Dès le 1er janvier, le télétravail sera possible jusqu'à 40% du temps de travail par année sans remettre en cause ni le statut de frontalier, ni les règles d'imposition.
Publié: 22.12.2022 à 17:53 heures
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Dernière mise à jour: 22.12.2022 à 19:02 heures
Berne et Paris avaient conclu en mai 2020 un accord à l'amiable pour faciliter le télétravail des frontaliers du point de vue fiscal (image d'illustration).
Photo: CHRISTIAN BEUTLER

Le développement du télétravail pendant la crise sanitaire constitue «un changement appelé à perdurer», indique jeudi le Secrétariat d'Etat aux questions financières internationales (SFI).

Berne et Paris avaient signé le 13 mai 2020 un accord amiable pour garantir que les mesures de lutte contre le Covid-19 - telles que le télétravail - ne modifieraient pas le régime d'imposition des travailleurs frontaliers. Cet accord, déjà reconduit à plusieurs reprises, avait été prolongé jusqu'à la fin de l'année. Berne et Paris cherchaient une solution à long terme.

Statut pas remis en cause

S'il respecte la limite des 40% du temps de travail, l'exercice du «home office» ne remettra en cause ni le statut de frontalier, ni les règles d'imposition à la résidence des revenus qui en découlent, indique le SFI dans un communiqué. Ces dispositions seront précisées par un accord amiable prenant effet à compter du 1er janvier 2023.

Un accord a aussi été trouvé pour les autres travailleurs, qui relèvent de la convention de double imposition entre la Suisse et la France. Il prévoit de maintenir l'imposition dans l'Etat de situation de l'employeur, si le télétravail effectué depuis le pays de résidence ne dépasse pas 40% du temps de travail.

Une compensation «adéquate» est toutefois prévue pour l'Etat de résidence de l'employé. La convention sera modifiée par un avenant qui doit encore être signé, puis ratifié par les deux pays. Dans l'intervalle, les deux pays l'appliqueront par un accord amiable.

Intérêts genevois préservés

Pour le SFI, la solution négociée constitue «un résultat équilibré reflétant les intérêts budgétaires des deux Etats, des collectivités et des cantons concernés». Il est en particulier prévu que les intérêts financiers de Genève soient «préservés grâce à une participation de la Confédération», souligne le SFI et la ministre genevoise des finances Nathalie Fontanet.

Dans un communiqué, le Conseil d'Etat genevois se réjouit de cette solution qui répond aux besoins et demandes des entreprises et du personnel frontalier concerné. L'accord paraphé jeudi prend également en considération les préoccupations environnementales liées au trafic pendulaire, relève-t-il.

Au troisième trimestre de cette année 2022, la Suisse recensait plus de 208'500 frontaliers domiciliés en France, selon les chiffres publiés sur le site de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Ils représentent un peu plus de la moitié de la main-d’œuvre frontalière totale (55,7%).

(ATS)

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