Des experts évoquent un tournant dans la pandémie
«Le variant Omicron est un cadeau de Noël»

Omicron semble confirmer l'évolution historique d'autres pandémies: cette dernière variante du Covid est plus contagieuse, mais moins pathogène. Un nombre croissant d'experts estiment que la pandémie a pris un tournant.
Publié: 04.01.2022 à 06:09 heures
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Dernière mise à jour: 04.01.2022 à 07:10 heures
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Divers experts estiment que le point d'inflexion de la pandémie est arrivé ou imminent.
Photo: Getty Images

Les experts et les politiciens de la santé sont de plus en plus optimistes quant à la possibilité qu'Omicron constitue un véritable tournant dans la pandémie. La condition de base est que la plupart des gens soient immunisés (vaccinés ou guéris).

On espère que le Covid deviendra bientôt endémique. Le virus restera en circulation, mais ne mettrait plus en danger la vie des personnes immunisées. On pourrait dès lors renoncer à de nombreuses restrictions, et la vie reprendrait son cours normal.

L'infectiologue autrichien Christoph Wenisch, dont la photo a fait le tour du monde lorsqu'il a été l'un des premiers à se faire vacciner fin 2020, qualifie même le variant Omicron de «cadeau de Noël». Dans un entretien avec le «Kurier», il se dit convaincu que le dernier mutant Covid marquera un tournant dans la pandémie. Omicron «nous fera rapidement changer d'avis et les mesures - par exemple la quarantaine en cas de rhume - devront être réévaluées».

«La lumière au bout du tunnel»

A cet égard, Omicron a déjà fait évoluer les mentalités. Aux Etats-Unis, en France, en Grande-Bretagne, en Espagne et dans certains cantons suisses, les quarantaines ont été raccourcies. Ces mesures sont motivées par des signes d'espoir, mais aussi par la crainte que l'infrastructure hospitalière ne s'effondre en raison de l'arrivée massive de malades.

L'Allemagne hésite encore à raccourcir les quarantaines, mais dans un message de Nouvel-An, le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, a écrit sur Twitter: «Sur le front du Covid, il y a de la lumière au bout du tunnel. Omicron est probablement un peu plus inoffensif, de plus en plus de vaccins de rappel sont administrés, de nouveaux médicaments deviennent disponibles.» Le ministre martelait encore: «Nos non-vaccinés sont le problème.»

L'infectiologue Christoph Wenisch, lui, rappelle qu'au début de la pandémie, il avait été dit que le Covid-19 serait environ dix fois plus dangereux que la grippe. «A la fin de l'année 2020, le Covid-19 n'était plus que trois fois plus grave que la grippe. Si le virus est plus facilement transmissible, il devient moins virulent», a souligné l'Autrichien. Cependant, le Covid ne disparaîtra plus, a-t-il ajouté: «Nous devrons vivre avec le virus.»

La crainte d'Omicron s'estompe quelque peu. Selon la chaîne «Channel 12», Israël discute de la possibilité de passer à un modèle d'infection de masse et de permettre ainsi la transmission naturelle - grâce à la vaccination qui limite les risques.

«Plus de menace pertinente pour le système de santé»

Confiance également chez Michael Weber, président de l'association des médecins hospitaliers dirigeants d'Allemagne. «Si le variant Omicron s'impose chez nous aussi fortement qu'en Afrique du Sud, en Grande-Bretagne ou au Danemark et que les infections sont aussi majoritairement bénignes que dans ces pays, il existe une probabilité réaliste que la pandémie devienne endémique ici aussi, a-t-il déclaré au «Welt am Sonntag». Cela signifie que le virus ne représente plus une menace significative pour le système de santé.»

Le virologue allemand Martin Stürmer voit également des raisons d'espérer: «Nous pourrions réussir à revenir à la normale au printemps ou en été.» Selon lui, cela ne peut toutefois être atteint qu'à une condition: il assure qu'il faut que toutes les parties de la populations se fassent «booster» avec un vaccin adapté au nouveau variant. Y compris les enfants, assure-t-il.

Méthode du marteau-pilon pour les non-vaccinés

L'épidémiologiste anglo-américaine Emma Hodcroft, qui fait des recherches à l'Université de Berne, mise sur la même stratégie pour obtenir une immunité de groupe: non pas par le biais de la contamination, mais par celui de la vaccination. Pour elle, c'est «le seul moyen de sortir de la pandémie». Dans un entretien avec nos confrères alémaniques de Blick, elle souligne que la population vaccinée ou guérie aura un niveau d'immunité plus élevé. Cela protégera «aussi en partie contre les variants futurs».

Emma Hodcroft «ne pense pas que nous aurons toujours besoin de boosters. Mais peut-être encore quelques-uns seront nécessaires, dans les années à venir. Chacun d'entre eux renforce l'immunité. Pour les personnes non vaccinées, image-t-elle, il reste la méthode du marteau-pilon, qui consiste à subir une ou plusieurs infections. Avec les risques qui en découlent.

(Adaptation par Yvan Mulone)

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