«Des demandes jusqu'au Japon!»
Grâce à Instagram, un balayeur fribourgeois devient une star mondiale

L'histoire de Michel Simonet, auteur d'un livre il y a plusieurs années sur son métier de cantonnier, fait le tour du monde grâce à une vidéo tournée à la volée dans la rue par un photographe fribourgeois. Le «balayeur à la rose» raconte ce tsunami à Blick.
Publié: 02.02.2023 à 06:10 heures
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Dernière mise à jour: 02.02.2023 à 07:42 heures
Michel Simonet a expliqué son histoire à Davide Nestola, sans penser que plusieurs millions de personnes allaient voir la vidéo.
Photo: Instagram/@davnesto
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Adrien SchnarrenbergerJournaliste Blick

Fribourg a la double crème, Gottéron et Michel Simonet. Depuis cinq ans, l'employé de la voirie devenu écrivain fait la fierté de son coin de pays grâce à «Une rose et un balai», son recueil de réflexion sur son métier peu envié.

Le petit livre orange assorti à la tenue du Fribourgeois de 62 ans, sous-titré petit traité de sagesse d'un balayeur de rue, s'est arraché: des dizaines de milliers d'exemplaires, une mise en avant par l'académie Goncourt, une adaptation en pièce de théâtre et des traductions dans plusieurs langues.

Très connue en Suisse romande, cette histoire a même été mise en images par «Passe-moi les jumelles». Pourquoi la ressusciter en 2023? Parce qu'elle connaît une sacrée deuxième vie, inattendue, grâce à... Instagram. Une vidéo consacrée au cantonnier de la Ville de Fribourg a provoqué un petit tsunami: 3,5 millions de vues et plus de 350'000 mentions «J'aime».

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Contacté par Blick, Michel Simonet s'amuse de ce regain soudain de notoriété, qu'il doit à un certain Davide Nestola. «J'étais en train de travailler lorsqu'il m'a posé la même question que des centaines de passants avant lui: pourquoi une rose trône-t-elle sur mon char?», se souvient le balayeur.

Comme l'enfant ukrainien

Une interaction tout ce qu'il y a de plus normale, sauf qu'elle a été enregistrée par la caméra pectorale du photographe. «Il a été hyper malin en traduisant notre conversation en anglais», explique Michel Simonet. Comme avec Timur, enfant ukrainien qui pêchait à Zurich également objet d'une vidéo de Davide Nestola, le succès a été immédiat sur les réseaux sociaux, dépassant même largement le «buzz» créé en septembre dernier par ce photographe qui immortalise des personnes ordinaires.

Le sexagénaire a tout de suite constaté l'effet de la vidéo virale dans la rue. «Lorsqu'on parlait de moi dans la presse ou à la RTS, j'étais connu des gens de mon âge. Ces jours, il y a beaucoup de jeunes qui me sourient, parce qu'ils m'ont vu sur Instagram ou TikTok», rigole Michel Simonet, bien loin d'être utilisateur des deux réseaux. «Moi, je n'ai que WhatsApp!»

Mais les sept enfants («ma femme en voulait quatre, moi trois», a-t-il l'habitude de plaisanter) du diplômé universitaire devenu balayeur par passion l'ont vite alerté. De même que... son éditeur. Charly Vauthey, patron de «Faim de siècle», petite maison qui a permis ce succès fou, l'a raconté à «Frapp»: il a soudain reçu des commandes qui venaient «des États-Unis, d'Australie et d'un peu partout dans le monde» pour le petit format de 128 pages.

Bientôt en anglais?

L'homme a d'abord cru à un piratage... avant d'être informé de la vidéo virale par Michel Simonet. «Ce qui est drôle, c'est que les gens de mon âge ne sont pas du tout au courant. Ils me demandent comment ça va comme d'habitude», s'amuse le cantonnier, qui a repris son travail à 100% après une pause d'écriture de janvier à juin 2021.

À dix jours de fêter son 62e anniversaire, le balayeur à la rose a encore trois ans à tirer son char dans les rues de Fribourg. «Théoriquement, je devrais arrêter à fin février 2026. Mais j'aurai alors travaillé pendant 39 ans et 7 mois pour la Ville. Si je suis en forme comme maintenant, je compte bien faire en sorte de pouvoir terminer le 1er septembre», conclut le cantonnier, décidément satisfait de son poste qui lui permet d'avoir «les mains occupées, mais la tête libre».

Le nouveau héros de l'immense majorité des 3000 (!) personnes qui ont commenté la vidéo de Davide Nestola a un rêve fou: qu'un éditeur le contacte pour les droits en anglais.

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