Des agriculteurs détendus et des caissières stressées
Une étude classe les secteurs professionnels par niveau de stress

Le stress au travail atteint un nouveau record: 84,2% des travailleurs suisses sont trop épuisés pour avoir une vie privée après le travail. Travailsuisse demande donc des mesures pour lutter contre le stress. Blick sait où la pression est particulièrement élevée.
Publié: 01.12.2024 à 13:03 heures
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Dans l'agriculture, le niveau de stress est particulièrement bas.
Photo: keystone-sda.ch
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Patrik Berger

La santé mentale des Suisses n'est pas au beau fixe. C'est ce que révèle le «Baromètre du bon travail», que l'organisation faîtière des travailleurs Travailsuisse et la Haute école spécialisée bernoise établissent chaque année. Le résultat donne à réfléchir: la part des personnes durablement épuisées est à son plus haut niveau avec environ un tiers de tous les travailleurs.

La part des travailleurs fortement stressés augmente continuellement et l'épuisement s'étend, a fait savoir Travailsuisse vendredi lors d'une conférence de presse. Le stress s'est donc manifesté ces dernières années comme le plus grand problème du monde du travail. Le problème: le stress n'est pas seulement présent durant les heures de travail. Les personnes concernées emportent le stress avec elles à la maison après le travail. Elles ne peuvent alors plus se reposer correctement et cela peut causer des problèmes de santé.

Une majorité écrasante de 84,2% des salariés sont parfois trop épuisés après le travail pour s'occuper de leurs affaires personnelles ou familiales. Pour plus d'une personne sur trois, c'est même souvent ou très souvent le cas, ce qui équivaut pour Travailsuisse à un épuisement permanent. «La lutte contre le stress doit devenir une priorité politique absolue», demande donc la vice-présidente de Travailsuisse et conseillère nationale Léonore Porchet (Vert-e-s/VD).

Dans le commerce de détail, le stress est important

Mais où la charge est-elle particulièrement élevée? Dans quels branches les employés arrivent-ils à bout de souffle à plus ou moins long terme? On remarque d'importantes différences entre les divers domaines professionnels. Selon l'analyse, les paysans et paysannes suisses sont les plus détendus. Dans l'agriculture et la sylviculture, seule une personne sur quatre se sent stressée (23,8%).

Même en tant que fonctionnaire, les chances de rentrer chez soi stressé après le travail sont relativement faibles. Seul un employé de l'administration sur trois se sent souvent ou très souvent stressé (35,4%). Le niveau de stress est tout aussi bas dans la branche «Transport et entreposage» (33,3 %), c'est-à-dire chez les chauffeurs de tramway, les conducteurs de train et les logisticiens.

Ce sont les employés des branches de l'information et de la communication qui se sentent le plus souvent stressés (50,8%) - par exemple les journalistes ou les employés des centres d'appel. Les emplois dans le commerce de détail, par exemple les caissières ou les vendeurs au rayon fromage, sont tout sauf décontractés. 49,5% indiquent être stressés par leur travail. Le niveau de stress est tout aussi élevé chez les banquiers et les représentants en assurances (48,5%).

Les ouvriers du bâtiment sont détendus

Les professions du secteur de la santé (47%) et de la restauration et de l'hôtellerie (45,5%) se situent dans la moyenne. Selon l'enquête, le travail de serveur ou de femme de chambre est aussi stressant que celui de vendeur ou de mécanicien automobile. Les enseignants et les éducateurs de la petite enfance s'en sortent mieux: 44% des personnes interrogées déclarent souffrir du stress au travail. Chez les ouvriers du bâtiment, ils ne sont que 41,3 %.

Pour le «Baromètre du bon travail», 1400 personnes âgées de 16 à 64 ans et exerçant une activité professionnelle en Suisse ont été interrogées en ligne.

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