Des actes «intolérables»
La Suisse demande une enquête sur le massacre de Boutcha

Les atrocités commises à Boutcha doivent faire l'objet d'une enquête, s'accorde-t-on à dire en Suisse. Plusieurs personnalités politiques soutiennent qu'il faut arrêter d'importer du gaz russe, et que notre pays doit aller plus loin dans les sanctions envers la Russie.
Publié: 04.04.2022 à 06:40 heures
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Les atrocités commises à Boutcha ont suscité l'horreur dans le monde entier.
Photo: AFP
Pascal Tischhauser

Les autorités suisses et le monde politique ont vivement réagi au massacre perpétré à Boutcha, en Ukraine, près de Kiev. Interrogé à ce sujet, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a fait savoir que les terribles images de Boutcha étaient connues du DFAE. «Elles font craindre de graves violations du droit international humanitaire. Ces événements, ainsi que toutes les autres violations présumées du droit international humanitaire, nécessitent d’urgence une enquête internationale indépendante», précise le département.

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La Suisse soutient les enquêtes de la Cour pénale internationale, de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et du Mécanisme de Moscou de l’OSCE sur les violations du droit international en Ukraine. La Suisse appelle toutes les parties à respecter strictement le droit international humanitaire et à protéger la population civile.

Appel à la Cour pénale

Le conseiller national radical Andri Silberschmidt est du même avis que le département de son ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis: «Tous les crimes de guerre doivent être examinés par la Cour pénale internationale», souligne-t-il. Andri Silberschmidt demande en plus l’arrêt des importations de gaz en provenance de Russie. L’Union européenne (UE) a un devoir et une responsabilité à cet égard.

Pour le socialiste Roger Nordmann, une enquête est également nécessaire. «Et la Suisse, en tant qu’État dépositaire de la Convention de Genève sur les droits de l’homme, pourrait ouvrir une procédure pour les crimes de guerre présumés commis par la partie russe», propose le conseiller national. Il espère que le Ministère public de la Confédération va maintenant examiner la faisabilité de cette démarche.

Ne pas se contenter d’accepter

Roger Nordmann qualifie les actes commis à Boutcha d'«intolérables». Selon lui, la Suisse ne peut pas simplement accepter ces «crimes de guerre». Il estime que notre pays doit, dans un premier temps, immédiatement appliquer les sanctions existantes de manière encore plus stricte. Dans un deuxième temps, dès que l’UE arrêtera d’importer du gaz et du pétrole de Russie, la Suisse devra également s’aligner.

Le chef des Vert’libéraux, Jürg Grossen, est «choqué par les images de Boutcha». Il est très préoccupé par de possibles autres atrocités dans les territoires occupés. Pour lui, «ces crimes contre l’humanité» doivent également faire l’objet d’une enquête. Il est certain que les auteurs devront un jour répondre de leurs actes devant la Cour internationale de justice.

Mieux faire appliquer les sanctions

Pour Jürg Grossen, il est clair que «la Suisse doit condamner officiellement ces crimes et exiger avec insistance de la Russie qu’elle mette immédiatement fin à cette guerre.» Pour le président des Vert’libéraux, comme pour Roger Nordmann, il est clair que le Conseil fédéral doit encore mieux faire appliquer les sanctions actuelles «et reprendre immédiatement toutes les sanctions internationales».

(Adaptation par Louise Maksimovic)


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