Le 6 décembre 2020 à 13h43, la police de Saint-Gall reçoit un appel. C'est une femme, qui dit s'appeler Nathalie et qui ne veut plus vivre. Son mari la battrait, elle serait à bout. La police se précipite immédiatement dans la succursale Coop de Rorschach, à Saint-Gall, où la femme désespérée dit se trouver.
Sauf que cet appel était basé sur un mensonge. Il provenait d'une femme de ménage nommée Maya R.*, qui n'en est pas à son coup d'essai. Elle a déjà été condamnée trois fois par le ministère public de Saint-Gall pour de fausses alertes. Selon les documents dont dispose Blick, elle a déjà provoqué onze opérations de police pour rien.
Elle adaptait sans cesse son approche
La jeune femme redoublait d'ingéniosité pour tromper les forces de l'ordre, empruntant des téléphones portables et abordant des gens dans les espaces publics en leur demandant d'appeler la police pour elle. Une fois, elle a même demandé à un passant de lancer un appel au secours rédigé sur une feuille de papier.
Les plaintes indique toujours les mêmes motifs: «Avec un appel d'urgence, Maya R. a volontairement et sciemment déclenché une opération de police sans raison». Cette année, elle a été condamnée trois fois, à une amende de 600 francs d'abord puis à deux amendes successives de 1800 francs, ce à quoi s'ajoutent les frais de procédure.
Contactée, elle refuse de nous expliquer son comportement et réagit même avec irritation lorsqu'on lui pose la question. «Je ne veux pas vous en parler», répond la femme, qui a déjà été condamnée pour des infractions similaires à quatre autres reprises en 2011 et l'année dernière.
Elle est fascinée par le travail de la police
Les verdicts de procès sont plus bavards et font état de motivations d'une banalité effrayante: «Elle passe ses appels parce qu'elle est fascinée par le travail de la police et qu'elle veut la voir apparaître».
Maya R. est un exemple extrême, mais pas un cas isolé. «La centrale d'appel d'urgence cantonale est harcelée tous les jours. Ou pour le dire autrement: des personnes appellent tous les jours la centrale d'urgence alors qu'elles n'ont aucune raison valable de le faire, déclare Florian Schneider, porte-parole de la police cantonale de Saint-Gall. Ils veulent juste discuter, nous parler de leurs problèmes personnels ou commander une patrouille comme on commande un taxi.»
*Nom connu de la rédaction.