Démissions et licenciements
En Valais, Alaïa Bay est dans le creux de la vague

Le bassin qui propose des vagues artificielles au surfeur serait dans la tourmente, malgré ses tentatives de faire bonne figure. Licenciements, démissions et «perte d'âme»: des partenariats lâcheraient l'affaire.
Publié: 11.10.2023 à 18:13 heures
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Dernière mise à jour: 12.10.2023 à 17:39 heures
Jusqu'à peu, Adam Bonvin affirmait que le complexe sportif était un succès. Ce n'est plus si sûr.
Photo: Keystone
Léo Michoud

C'est une enquête qui nuance le succès d'Alaïa Bay. Dans un article paru lundi, «Le Nouvelliste» a réuni bon nombre d'indices au sujet des galères autour du bassin qui propose des vagues artificielles aux surfeurs et aux amateurs de sensations fortes. Depuis l'ouverture du complexe de sports aquatiques au Domaine des Îles à Sion en 2021, la société Alaïa semble avoir prospéré.

Les amateurs affluent et l'entreprise est passée d'un statut de startup menée par une poignée de passionnés à celui de firme aux 250 employés. Le fondateur, Adam Bonvin, a surfé sur le succès commercial de son bébé pour diversifier les activités. Un développement trop rapide? C'est la question posée par cette enquête.

Mais voilà, plusieurs événements récents font état de signaux inquiétants. Alaïa a par exemple mis fin cet été à plusieurs partenariats économiques:

  • avec les remontées mécaniques de Crans-Montana et HelvePark pour l’exploitation du snowpark
  • avec le Camping TCS de Sion, qui participait à une offre de camp de surf, selon les infos du quotidien valaisan
  • avec Wakesurf Léman
  • enfin, la collaboration avec la Ville de Sion pour l'exploitation de l'Auberge de Jeunesse paraît compromise

Des rumeurs évoquent des changements survenus à la direction. Même si Adam Bonvin est toujours inscrit sur l'organigramme comme CEO d'Alaïa, il serait actuellement au Japon pour s'occuper du développement de la firme à l'étranger. Son frère Alexandre, fondateur de la société Audacia Group, spécialisée dans le rachat d’e-commerces, semble avoir repris les rênes depuis juillet.

Alaïa aurait perdu son âme

Alexandre Bonvin voudrait resserrer les boulons pour éviter le gouffre financier. Signe que «la fête est finie», aux yeux d'un ancien employé cité par «Le Nouvelliste»

Selon des sources, Alaïa aurait perdu le supplément d'âme de ses débuts. «Dans un milieu de passionnés comme celui des sports de glisse, ça ne pardonne pas», critique un anonyme passé par l'entreprise. Ceux qui ont démissionné ou ont été virés alertent sur une importante rotation parmi le personnel. «Les trois quarts des personnes que je connaissais sont parties», s'attriste une ancienne.

Le journal valaisan liste encore d'autres problèmes actuels, comme des changements à venir dans les contrats, une future relocalisation à Zoug – là où sont taxées trois des six firmes du groupe Alaïa – ou encore la fermeture pendant des mois du bassin à vagues. En bref, tout n'est pas si cool que ce que les surfeurs veulent bien nous faire croire.

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