La vaccination de rappel est en plein boom. Le nombre de personnes qui désirent le recevoir immédiatement suivra directement la ligne de ceux qui ont reçu leur deuxième dose il y a six mois, le délai d’attente convenu par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) sur recommandation de Swissmedic et de la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV).
Christoph Berger, à la tête de la CFV, a rappelé dans l'«Aargauer Zeitung» que l’objectif de la vaccination de rappel est de protéger contre les formes graves du Covid, en injectant le «booster» en priorité aux personnes les plus à risque.
Une fois ces vaccinations effectuées, un raccourcissement du délai pourrait être discuté. D’autres experts plaident en ce sens.
Un délai trop court est contre-productif
Est-il judicieux de ne recevoir le booster qu’après une période de six mois? Oui, répondent la CFV et l’OFSP. L’intervalle entre la deuxième et la troisième injections ne doit pas être trop court et peut même entraîner une réaction diminuant la protection immunitaire. «Il n’est pas possible de descendre en dessous de quatre mois», a déclaré Christoph Berger, président de la CFV.
D’ailleurs, si une personne tombe malade pendant ce laps de temps, soit un cas d’infection post-vaccinale, elle ne développera normalement pas une forme grave de Covid.
Omicron au centre de l’attention
La Task force scientifique Covid voit les choses un peu différemment. «Un raccourcissement de l’intervalle entre la deuxième et la troisième injection à trois ou quatre mois permettrait à un plus grand nombre de gens de recevoir le booster avant d’être contaminés par Omicron», écrit-elle.
Dans la conférence de presse de mardi, la présidente de la Task force Tanja Stadler a indiqué qu’Omicron serait au centre des préoccupations début 2022. Le booster devrait d’ailleurs permettre de protéger de 60 à 85% contre ce nouveau variant. Aussi, une campagne de vaccination pour la troisième dose la plus rapide que possible serait la bienvenue.
Le booster est-il obligatoire?
Non, mais il est fortement recommandé. La troisième dose est décisive face à l’arrivée d’Omicron. Tanja Stadler la juge «essentielle» et a invité tous ceux qui ont été doublement vaccinés à recevoir le booster dès qu’ils le peuvent.
Faut-il attendre six mois?
L’Agence européenne des médicaments (EMA) recommande depuis peu la troisième dose après trois mois déjà. Certains experts suisses ont aussi leur avis: l’infectiologue bâlois Manuel Battegay estime que cinq mois seraient suffisants. Pour l’heure, l’OFSP et la CFV maintiennent un délai de six mois dans leurs recommandations.
Où puis-je obtenir le booster dans mon canton?
Dans les centres de vaccination, chez les médecins ou même dans certaines pharmacies.
Je ne veux pas attendre six mois. Puis-je quand même recevoir le booster?
C’est possible via une vaccination «off label», c’est-à-dire en dehors de l’indication approuvée. Dans ce cas, vous signez un document indiquant que vous souhaitez vous faire vacciner avant la fin du délai d’attente de six mois et déchargez votre médecin de sa responsabilité.
En outre, de nombreuses entreprises suisses proposent déjà la vaccination de rappel à leurs collaborateurs.
Puis-je me rendre à l’étranger pour le rappel?
C’est difficile. En France, seules les personnes disposant de l’assurance maladie nationale peuvent se faire vacciner. En Allemagne, c’est possible uniquement pour ceux qui sont assurés ou qui travaillent dans une institution comme les soins, les maisons de retraite, le commerce alimentaire, l’administration ou la garde d’enfants. L’Autriche fait exception: la ville de Vienne booste tous ceux qui y travaillent, y vivent ou… y séjournent.
(Adaptation par Alexandre Cudré)