De policier régional à chef adjoint de la police de Naters
Il harcèle sexuellement sa collègue... et grade juste après

Le désormais chef adjoint de la police municipale de Naters (VS), alors employé comme policier régional, a harcelé sexuellement une collègue à plusieurs reprises. Il a été condamné, mais sa position n'est pas en danger.
Publié: 18.02.2022 à 09:57 heures
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Dernière mise à jour: 18.02.2022 à 16:16 heures
Les faits ont eu lieu dans la commune de Naters, en Valais.
Photo: Shutterstock
Celina Euchner

L'actuel chef adjoint de la police municipale de Naters (Valais) a été reconnu coupable d'harcèlement sexuel envers une collègue. C'est ce que rapporte le «Walliser Bote», l'ordonnance pénale en mains.

Les faits délictueux se sont produits en juin 2021. Selon le journal, l'homme était alors encore employé comme policier municipal dans «une importante station touristique du Haut-Valais». Il y aurait harcelé sexuellement une collègue policière à plusieurs reprises.

Leurrée dans l'appartement de piquet

Selon le «Walliser Bote», les méfaits de l'homme sont assez nombreux. Ce dernier se serait notamment dénudé directement au poste, avant de demander à sa collègue de le regarder – toujours contre son gré. Comme le rapporte le journal, il se serait aussi masturbé à plusieurs reprises dans l'arrière-boutique du poste. Là également, il cherchait à se donner en spectacle devant la policière.

Il aurait demandé des rapports sexuels à la femme à plusieurs reprises. Cette dernière refusait chaque fois avec véhémence. Le «Walliser Bote» décrit son dernier jour de travail au poste de policier municipal comme l'apogée des méfaits qu'a subi la jeune femme: sous un prétexte quelconque, il aurait dirigé sa collègue vers l'appartement de piquet de la police. Il espérait y obtenir un rapport sexuel en guise de «cadeau d'adieu».

Coupable dans au moins deux cas

Lorsque l'agent au comportement problématique a rejoint la police municipale de Naters en juin 2021, la policière a très vite porté plainte auprès de la police cantonale valaisanne. Une enquête a alors été ouverte.

En février de cette année, le policier a définitivement été reconnu coupable de deux incidents. Selon le «Walliser Bote», il n'y a eu que deux gains de cause – sur tous les incidents relevés – car les délits sexuels de cet ordre doivent être dénoncés dans les trois mois.

Par ordonnance pénale, il a de fait été reconnu coupable de harcèlement sexuel à répétition. Sa peine? Une amende de 1000 francs... Il doit en outre verser une indemnité de 1200 francs à la victime et supporter les frais de procédure de 750 francs. C'est tout.

La commune de Naters ferme les yeux

Malgré les hauts faits juridiques de l'homme, ce dernier a pourtant conservé son poste d'Adjoint de la police de Naters. La commune affirme qu'elle n'était pas au courant de la condamnation. Comme le déclare Charlotte Salzmann-Briand dans les pages du «Walliser Bote»: «Jusqu'à mardi, la commune n'avait pas connaissance d'une procédure pénale en cours contre l'un de ses collaborateurs. L'obligation d'information de l'employé envers l'employeur sur les procédures pénales en cours n'étant pas prévue par la législation en vigueur.»

La commune de Naters fait aussi remarquer que les manquements reprochés à l'employé ont eu lieu avant son embauche par la police communale de Naters. Mais «Les faits et les motifs qui ont conduit à la condamnation vont maintenant être examinés». Le policier gardera-t-il son grade confortable après de tels agissements?

(Adaptation par Daniella Gorbunova)

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