De 10 à 45 millions de francs!
Face à la hausse des prix de l'énergie, l'EPFL pourrait fermer son campus

La facture d'énergie de l'École polytechnique de Lausanne (EPFL) fait peur à voir: 45 millions de francs pour 2023, contre 10 millions jusqu'ici. Le président, Martin Vetterli, n'exclut pas de devoir fermer provisoirement le campus.
Publié: 20.09.2022 à 18:33 heures
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Dernière mise à jour: 20.09.2022 à 18:55 heures
Pour le président de l'EPFL, des mesures drastiques face à la menace d'un black-out ne sont pas un tabou.
Photo: Keystone
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Adrien SchnarrenbergerJournaliste Blick

C'est une déclaration forte de Martin Vetterli: il n'est pas exclu que l'EPFL soit contrainte de fermer son campus, affirme-t-il dans une interview accordée à «24 heures». La raison? La facture d'énergie de l'établissement vaudois, l'un des plus gourmands en énergie du canton avec 218 GWh par an.

La douleureuse, c'est le cas de le dire, va passer de 10 millions de francs en 2022 à 45 millions de francs pour l'année prochaine. Une augmentation astronomique qui met l'EPFL, où 12'000 étudiants ont vécu leur rentrée ce mardi (+18%), dans les cordes. «Je ne vais pas mentir, nous allons au-devant d’un vrai défi», déclare Martin Vetterli au quotidien vaudois.

Si la guerre en Ukraine n'a rien arrangé, ce n'est pas la seule cause. Économiser l'énergie «est un sujet central depuis longtemps», assure le président de l'EPFL. Une nouvelle centrale thermique vient d'être inaugurée et permet à l'institution de se passer du mazout au profit d'une source «propre et bon marché»: le lac. Les eaux du Léman couvrent 54% des besoins de l'EPFL.

«Le lockdown, on sait faire»

Au-delà des solutions que Martin Vetterli qualifie lui-même d'«évidentes», comme un chauffage baissé à 19 degrés, comment économiser de l'énergie? Une cellule de crise interne a été mise sur pied, explique le dirigeant de 64 ans. Des pistes comme une baisse des lumières, qui représentent un quart de la consommation d'électricité, sont à l'étude. Mais le président de l'EPFL, qui a «plein d'idées», veut garder ses recettes «pour l'interne».

Quoi qu'il en soit, fermer le campus n'est pas un tabou. «C'est le lockdown, on sait faire», explique Martin Vetterli dans une référence claire au Covid. Car la Confédération, détaille-t-il à «24 heures», demande à l'EPFL de faire des projections à -30%, -50% ou même -60% de consommation d'énergie. «Nous ne sommes pas le CHUV, qui est équipé pour faire face, rétorque le Zurichois formé à Stanford. Oui, nous sommes une institution très importante qui fait avancer la recherche, mais s’il fallait tout couper un moment, il n’y aurait pas mort d’homme.»

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