Lilly a deux ans, pèse 1,5 kg et fait à peu près de la taille d’un gros dictionnaire. La petite chienne chihuahua accueille les visiteurs en remuant joyeusement sa queue, devant la porte de sa maison à Küsnacht (ZH). Derrière elle s’avance Andreia Novaes Blatter en riant.
En septembre dernier, l’humeur de cette quinquagénaire d’origine brésilienne était tout autre. Lilly a disparu du jardin alors que sa maîtresse se rendait à la cuisine pour chercher un verre d’eau. «J’étais sous le choc. D’habitude, elle court un peu partout, mais ne quitte pas la propriété», raconte-t-elle à Blick. Elle s’est mise immédiatement à sa recherche, mais sans succès.
Quelques heures plus tard, trois policiers se présentent à son domicile. Une passante a trouvé Lilly et l’a amenée au poste de police, où elle a pu être identifiée grâce à sa puce électronique. Andreia Novaes Blatter a du mal à y croire, elle les remercie chaleureusement et pense que l’affaire est réglée.
«Lilly n’est tout de même pas un pitbull»
Mais voilà qu’en mai, huit mois après l’incident, Andreia Novaes Blatter reçoit une ordonnance pénale. L’objet: «Surveillance insuffisante d’un chien». Le passage cité stipule que les chiens doivent être tenus «de telle sorte qu’ils ne mettent en danger ni les humains ni les animaux, qu’ils ne les importunent pas et qu’ils ne les empêchent pas d’utiliser l’espace librement accessible conformément à sa fonction et en toute sécurité».
L’amende est salée: 450 francs. Plus précisément: 200 francs de pénalités et de 250 francs de frais en faveur de la préfecture de Meilen (ZH). Sa petite Lilly? Mettre quelqu’un en danger? «J’étais sans voix. J’avais oublié l’incident depuis longtemps. Et maintenant, je dois débourser cette belle somme. Pour un chien qui ne fait de mal à personne, qui ne peut rien faire du tout. Lilly n’est quand même pas un pitbull.»
Bien qu’elle ne comprenne pas vraiment les raisons de cette ordonnance, elle finit par s'acquitter des 450 francs. Elle ne fait pas opposition. Après 30 ans en Suisse, son allemand est certes bon, mais pas suffisant pour saisir toutes les nuances juridiques. Si elle n’avait pas payé, elle aurait pu risquer deux jours en prison.
Peu importe la race
Mais pourquoi Andreia Novaes Blatter a-t-elle dû payer 450 francs, simplement parce que son chihuahua avait disparu? Patrizia Merotto, préfète de Meilen, ne veut pas s’exprimer sur l’affaire en question. Elle ne commente pas les procédures.
La fonctionnaire se contente d’expliquer que «le montant de l’amende est en principe laissé à l’appréciation du préfet ou de la préfète, comme c’est le cas pour les juges». En revanche, les frais sont prédéfinis.
Tout propriétaire d’un chien qui s’est enfui peut s’attendre à une ordonnance pénale en cas de dénonciation par la police, quelle que soit la race de l’animal ou la fréquence de l’incident. En tant que préfète, Patrizia Merotto est tenue de suivre la loi. Il est possible de faire opposition à une ordonnance pénale afin d’amener l’affaire devant un juge.