Croyances en Suisse
Les personnes sans appartenance religieuse toujours plus nombreuses

Le paysage religieux suisse évolue: les sans-religion deviennent majoritaires à 36%. Les catholiques et protestants reculent, mais la pratique religieuse reste souvent liée aux événements sociaux.
Publié: 27.01.2025 à 11:04 heures
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Dernière mise à jour: 27.01.2025 à 11:05 heures
Les bancs des églises, toutes religions confondues, peinent à se remplir en Suisse (photo prétexte).
Photo: ANTHONY ANEX
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ATS Agence télégraphique suisse

Les personnes sans appartenance religieuse forment le groupe le plus important en Suisse depuis 2022. Cette population a continué d'augmenter en 2023, pour atteindre 36% (2022: 34%). Dans le même temps, la proportion de personnes de confession catholique a baissé de 32 à 31%, lit-on dans un communiqué de l'Office fédéral de la statistique lundi. Et celle de membres de l’Église nationale évangélique réformée a reculé de 21 à 19%.

Quelle que soit l’appartenance, 87% des personnes se rendant entre une et cinq fois par année dans un service religieux collectif, le fait dans un but social, par exemple à l’occasion d’un mariage ou d’un enterrement. Du côté des enfants, presque un tiers d'entre eux de moins de 15 ans n’avait pas d’appartenance religieuse en 2019. Ils étaient un quart en 2014. Sur la même période la part des enfants protestants a reculé passant de 23,1% à 19%. Les changements observés pour les autres appartenances religieuses entre 2014 et 2019 ne sont pas significatifs.

Religions et nationalités


La répartition des religions diffère fortement selon la nationalité. La part des personnes sans appartenance religieuse de nationalité suisse (29%) est plus faible que celles des nationalités allemande (55%), française (63%), ainsi que des autres pays d’Europe (45%). 

La part des personnes réformées évangéliques (protestantes) de nationalité suisse (28%) est plus élevée que pour tous les autres groupes de nationalités. La part des personnes de religion catholique romaine est la plus élevée pour les nationalités italienne (68%) et portugaise (67%). Parmi les Suissesses et les Suisses leur part est de 34%. Les personnes issues des pays des Balkans (58%) sont majoritairement musulmanes. Les Suissesses et les Suisses sont 2,8% à appartenir à cette communauté religieuse.

Religion au quotidien

En 2019, plus d’une personne sur deux (53%) considère que la religion ou la spiritualité joue un rôle plutôt ou très important dans les moments difficiles de la vie, et 44% en cas de maladie.

Parmi les convictions les plus partagées dans la population figurent la théorie scientifique de l’évolution des espèces comme l’explication la plus cohérente de l’origine de l’être humain (55%) et qu’une force supérieure guide notre destinée (51%). Les croyances de l’existence d’une vie après la mort, que des anges ou des êtres surnaturels veillent sur nous et que certaines personnes possèdent un don de guérison ou de voyance sont partagées chacune par 45% de la population. Les croyances en la réincarnation (19%) et selon laquelle on peut entrer en contact avec l’esprit des morts (20%) sont les moins répandues.

Discriminations

Parmi l’ensemble de la population, 8,2% déclare avoir été victime de discrimination en raison de leur appartenance religieuse au cours des 12 derniers mois. Selon l’appartenance religieuse, ce sont 35% des musulmans qui rapportent avoir été victime d’une discrimination fondée sur la religion dans au moins une situation concrète en Suisse. Suivent ensuite les autres religions et les évangéliques avec respectivement 26% et 17% d’auto-déclaration de discriminations.

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