Selon un sondage mandaté par l'Association suisse des locataires (ASLOCA) et publié dimanche par Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung, plus de 70% des locataires en Suisse rencontrent des difficultés pour trouver un logement qui leur convient et n'ont pas une relation de bail satisfaisante.
Les problèmes pour trouver un logement adéquat apparaissent dans les territoires urbains comme ruraux, mais sont accentués dans les villes. La situation est même aiguë dans les grands centres comme Genève, Lausanne, Berne et Zurich, qui connaissent des pénuries, selon l'ASLOCA.
Plus de 70% des locataires mentionnent des problèmes avec leur bailleur. Les principaux griefs concernent les réparations et travaux d’entretien, les plaintes concernant les défauts et les aspects financiers comme la demande de réduction de loyer et le décompte des frais accessoires.
Une grande partie de ces problèmes reste irrésolue et les conflits se règlent rarement à l'amiable, surtout ceux de voisinage, cités par 8% des sondés.
Peur d'une résiliation
Le problème le plus gênant pour les locataires est sans surprise la résiliation du bail par un tiers: 17% des personnes interrogées disent craindre une résiliation de leur bail dans les deux prochaines années, principalement en vue de rénovations (41%).
Les locataires estiment qu'une bonne relation avec leur bailleur ou bailleresse est très importante. Cela implique un fort rapport de dépendance dans la relation de bail dans lequel le locataire est la partie faible. Cette dépendance s’illustre dans la peur d’une résiliation du bail qui est ressentie comme très pesante.
Ce déséquilibre structurel des forces conduit à ce que les locataires ne font souvent pas valoir leurs droits, même s’ils en ont la possibilité juridique. Cela se manifeste par exemple par le fait que 40% n’ont pas demandé une baisse de loyer basée sur la baisse du taux hypothécaire de référence, par crainte de détériorer leur relation avec leur bailleur.
En même temps, la partie bailleresse ne fait que très rarement des concessions «volontaires» aux locataires. Seuls 6% des bailleurs reportent automatiquement la baisse du taux hypothécaire de référence sur les loyers.
Revendiquer vaut la peine
Dans les cas où les locataires font valoir leurs droits, ils obtiennent pourtant le plus souvent gain de cause: en cas de contestation du loyer initial, les locataires ont obtenu un succès ou un succès partiel dans plus de deux tiers des cas. La proportion des locataires victorieux est la même en cas de baisse du taux hypothécaire de référence.
Le sondage a été réalisé du 16 août au 11 octobre auprès de 18'000 locataires par l'institut Sotomo, sur mandat de l'Asloca.
(ATS)