Le vote le plus attendu de ce jeudi n'a pas eu lieu sous la Coupole mais dans les coopératives Migros: Gottlieb Duttweiler peut dormir sur ses deux oreilles, ses magasins à l'enseigne orange ne vendront pas d'alcool. Un magnifique coup de pub pour le géant du commerce de détail, avec en prime un potentiel gain d'image.
Et sous la Coupole, me direz-vous? L'avant-dernière journée de session d'été a été chargée... et sportive. Plus de 50 parlementaires ont participé à la traditionnelle course à pied, un record.
1. Les socialistes qui courent...
Après le foot hier, le footing ce jeudi! Il était exactement 6h38 lorsque la conseillère fédérale Viola Amherd a donné le départ de Parlamotion, la traditionnelle course à pied des parlementaires. La Valaisanne a participé elle-même à la course, mais en marchant.
Au total, ce sont 161 kilomètres qui ont été parcourus à la course, à la marche ou en fauteuil roulant, pour un nombre record de participants (plus de 50). Au classement, c'est le groupe socialiste qui est arrivé en tête avec 12 participants et 39,75 km parcourus, devant le groupe du Centre et celui des Verts.
La course Parlamotion a pour but d'ancrer les valeurs olympiques telles que l'excellence, l'amitié et le respect dans le sport suisse et dans la société dans son ensemble, explique Swiss Olympic.
Il s'agissait ce jeudi d'un triathlon unique au monde: selfies (vous retrouvez toutes les délégations via le hashtag #Parlamotion sur Twitter), course puis... débat sur les primes-maladie.
2. ...et qui gagnent (avec un contre-projet)
Une matinée riche en succès pour le parti à la rose, puisque le Conseil national a accepté un contre-projet à l'initiative du PS sur les primes. Deux milliards de réduction ont été votés pour la «classe moyenne», se réjouit Baptiste Hurni.
3. Un statut spécial pour les chauffeurs Uber?
L'arrêt du Tribunal a fait l'effet d'une bombe au début du mois: les chauffeurs de la multinationale Uber exerçant dans le canton de Genève sont bien des salariés de l'entreprise. Une décision qui va faire jurisprudence en Suisse et qui pourrait s'appliquer aux types d’emplois liés à des plateformes (notamment dans la restauration).
Le PLR réagit à Berne: comme le souligne «24 heures», le groupe libéral-radical a déposé une motion pour demander au Conseil fédéral de créer un nouveau statut pour les indépendants travaillant sur des plateformes, qui viendrait s'ajouter aux deux existants (employés ou indépendants). «Il ne s’agit pas de contredire le Tribunal fédéral, mais d’adapter la loi aux nouvelles réalités du monde du travail», argumente Philippe Nantermod, vice-président du parti. En face, la gauche estime sans surprise que la justice a réglé la question.
4. L’eau de Feller
PLR toujours avec le candidat malheureux à la présidence du groupe aux Chambres fédérales Olivier Feller, pris sur le fait par le correspondant parlementaire du «Temps»... Il est par ailleurs étonnant que les gobelets plastiques aient survécu aux assauts écologistes.
5. Le «Lac de Genève» n'existe pas, c'est confirmé
PLR encore avec pas n'importe lequel: le président de la Confédération. Ignazio Cassis a été «convoqué» par la RTS pour une mission inhabituelle. Le Tessinois a dû trancher des controverses romandes. Tandis que les Genevois (et Alexis Favre en tête) n'apprécieront pas forcément, une réponse du ministre des Affaires étrangères satisfera particulièrement les Neuchâtelois.
6. Horizon bouché?
Pendant qu'il était devant le Palais fédéral, Ignazio Cassis a reçu un mail. Un communiqué de presse conjoint des faîtières économiques du pays: l'Union patronale suisse (UPS) et Economiesuisse se disent «très préoccupées» par le déroulement des discussions exploratoires entre Berne et l'Union européenne sur le programme Horizon.
Dans une lettre envoyée mercredi, les deux faîtières suisses et BusinessEurope, l'équivalent européen, demandent au Conseil fédéral et à la Commission européenne de déterminer rapidement la suite de la procédure pour régler les questions institutionnelles en matière de politique européenne. «La Suisse doit pouvoir à nouveau participer au programme de recherche européen Horizon», exige l'alliance.
7. Salève des boucliers
En parlant d'entente entre les pays: le socialiste Christian Dandrès sollicite le Conseil fédéral pour agir en France. Au Salève, plus particulièrement, cette montagne qui domine le «Grand Genève». «La Suisse ne peut pas rester les bras croisés dans ce dossier!», s'enflamme le Genevois.
«Alors que le site des carrières du Salève devrait officiellement être rendu à la nature d’ici à 2033, les atteintes au paysage ne diminuent pas: les exploitants prévoient de demander une prolongation de leur délai d’exploitation», détaille le conseiller national.
Or, ces carrières posent une série de problèmes qu’il est temps de faire cesser, selon lui. «La poussière, la saleté et le bruit sont durement ressentis par les habitants du pied du Salève. L’atteinte au paysage est manifeste pour tous les habitants du bassin genevois.» Sa motion a été déposée ce jeudi.
8. Martin Bäumle a tout capté
Je viens d'avoir 58 ans, je suis Zurichois, Vert'libéral, et je ne me sépare jamais de mon capteur de CO₂. Je suis, je suis, je suis...? Bingo, Martin Bäumle! Depuis le début de la pandémie, le conseiller national s'indigne de la légèreté avec laquelle la Suisse traite les mesures du CO₂. «Pour être honnête, je ne sais pas vraiment comment ça fonctionne», avait reconnu il y a quelques semaines Alain Berset.
Combat particulier de l'élu: les trains CFF, qui sont des nids à virus selon lui. Surtout les nouvelles rames. D'ailleurs, sur le même sujet (ou presque), le Conseil national a voté par 115 voix contre 64 en faveur d'une aide financière pour l'ex-régie fédérale, en raison des déficits liés à la pandémie.
