En Suisse, les coûts de l'énergie continuent de bousculer les budgets des ménages. Si les prix du chauffage ont globalement baissé de 14 % sur un an, une vision à plus long terme révèle une tout autre réalité. Presque tous les moyens de se chauffer sont nettement plus chers qu'il y a trois ans!
En ce laps de temps, les factures de gaz ont bondi de près de 50%, suivies par le chauffage à distance (+37%) et le bois (+25%). Seul le mazout fait figure d'exception, affichant une légère baisse sur la même période.
Palier le manque de gaz russe avec du gaz plus cher
Dirk Renkert, expert Comparis, met en garde. «Le gaz est aujourd’hui environ 40% plus cher que le mazout et les pellets de bois. Cette dépendance à des fournisseurs externes souligne les risques de fluctuation.» En effet, le manque de gaz russe a été compensé par d'autres fournisseurs, seulement à des prix plus élevés.
Le comparateur a sorti mardi son indice des prix à la consommation. Réalisé en collaboration avec l'EPF de Zurich, il décortique l'inflation et la manière dont elle est ressentie.
Le prix de l'électricité a augmenté de moitié en deux ans
L’électricité n’est pas en reste. Malgré une baisse attendue de 10% des factures en 2025, les prix ont augmenté de près de 48% ces deux dernières années, et de 17,8% en un an! «Même avec la stabilisation récente, un grand nombre de consommatrices et consommateurs continueront à ressentir les prix élevés de l’électricité pour leur porte-monnaie», prévient l’expert de Comparis.
Les hausses ne s’arrêtent pas là: les prix de produits essentiels, comme le sucre (+10 %), ou de services postaux (+9 %), accentuent la pression. Les jus de fruits et de légumes, mais aussi les huiles et la margarine sont plus chers qu'avant.
Moins chauffer pour alléger le porte-monnaie
Une bonne nouvelle tout de même: les carburants et certains biens de transport individuel ont connu des baisses. Mais elles ne suffisent pas à alléger l’ensemble des dépenses des consommateurs.
Avec l’hiver qui approche, une gestion plus sobre de l’énergie, notamment en limitant le chauffage à 22 degrés, pourrait aider à maîtriser les coûts, propose Dirk Renkert. Mais l’impact de ces efforts reste limité face à l’envolée des prix.