Contrôle de vitesse controversé
La police jurassienne accusée d'avoir tendu une embuscade aux frontaliers

Lors d'un contrôle de vitesse controversé dans le Jura, la police a flashé plus de 200 frontaliers. La vitesse est limitée à 20 km/h au poste de douane de Lucelle, et de nombreux automobilistes ne connaissaient pas cette règle. Les amendes suscitent l'indignation.
Publié: 10:19 heures
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La police cantonale jurassienne a effectué un contrôle radar controversé à la frontière avec l'Alsace.
Photo: Google Street View
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Daniel Macher

Le 31 octobre, la Police cantonale jurassienne a effectué un contrôle radar controversé à la frontière avec l'Alsace. Plus de 200 frontaliers ont ainsi été verbalisés pour ne pas avoir respecté la limite de vitesse.

A la douane du hameau de Lucelle, la vitesse maximale autorisée est de 20 km/h seulement. Mais de nombreux automobilistes n'en étaient visiblement pas conscients, car un panneau de limitation à 50 km/h se trouve juste avant le poste frontière. Entre 5h50 et 9h00, 234 véhicules ont été contrôlés, dont 211 étaient en excès de vitesse.

250 francs d'amende

La limitation à 20 km/h aux postes de douane est une particularité suisse, conformément à l'article 31 de l'ordonnance sur la signalisation routière datant 5 septembre 1979. Elle s'applique même si ce dernier n'est pas occupé. Et de nombreux frontaliers alsaciens ne connaissaient visiblement pas cette règle. Une automobiliste s'est vue infliger une amende de 250 francs pour une vitesse de 38 km/h.

Mais elle a finalement eu de la chance, car avec un dépassement de plus de 21 km/h en Suisse, on risque un retrait de permis de conduire pour une durée d'un à deux mois, et même pour trois à six mois à partir de 25 km/h. Certes, les autorités helvétiques ne peuvent pas retirer directement les permis de conduire de ressortissants français, mais elles peuvent décréter des interdictions de circulation sur le territoire. 

L'action était une «véritable embuscade»

L'employé alsacien d'un hôpital jurassien risque désormais de ne pas pouvoir se rendre à son travail à Delémont pendant trois mois. Le Comité de défense des travailleurs frontaliers (CDTF) critique donc vivement cette situation. Et son président, Jean-Luc Johaneck, ne mâche pas ses mots dans les colonnes de «L'Alsace». Il évoque un «véritable guet-apens» et d'une «sanction beaucoup trop lourde pour une erreur dont on ne pouvait pas avoir conscience».

Le choix du lieu et du moment du contrôle n'était pas un hasard, estiment les personnes concernées. «La police n'a pas agi dans le sens de la prévention, mais juste pour pouvoir remplir le tiroir-caisse», résume une victime. A défaut d'éclaircir cette situation confuse, les autorités jurassiennes ont manifestement voulu faire un exemple.

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