Contre les prédateurs
Des moutons sous bonne surveillance

L'organisation pour la protection des alpages suisses (OPPAL) tire un bilan positif de sa première année de surveillance. Si ses 186 bénévoles ont observé loups et lynx, aucune attaque n'a été enregistrée durant les missions. Convaincant, le programme sera reconduit.
Publié: 20.10.2021 à 12:12 heures
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Dernière mise à jour: 20.10.2021 à 12:13 heures
Depuis cet été, OPPAL propose à des bénévoles de vernir surveiller des alpages en Valais afin d'apporter une aide concrète aux éleveurs qui font face à des attaques de loups. Ici sur l'alpage de Corbassière dans le Val de Bagnes (archives).
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Depuis cet été, OPPAL propose à des bénévoles de venir surveiller des alpages afin d'apporter une aide concrète aux éleveurs qui font face à des attaques de loups. «Cette première année a servi de ballon d'essai: nous ne savions pas avant de commencer où nous mènerait cette initiative», explique mardi à Keystone-ATS Jérémie Moulin, président d'OPPAL.

Au total 186 bénévoles ont répondu présent, soit six à sept fois plus que ce à quoi l'organisation s'attendait, relève-t-il, encore impressionné par cet «élan de solidarité, souvent venu de citadins». Lors des 270 missions menées, les bénévoles ont observé 22 fois le loup et cinq fois le lynx, détaille le président, revenant sur les chiffres publiés par OPPAL sur sa page Facebook.

Le bilan est très positif, ajoute-t-il. Une certaine reconnaissance du travail est aussi venue du service de l'agriculture.

Trois alpages surveillés

OPPAL a commencé l'été avec la surveillance de trois alpages - un dans l'Entremont, un dans le Val de Bagnes et un sur Trient. Un quatrième, situé sur les hauts de Nax, s'est ajouté au mois d'août.

«L'éleveur avait dû faire face à plusieurs attaques de loup durant les dix jours précédents. Il s'est tourné vers le service de l'agriculture qui l'a redirigé vers notre programme. En quelques heures, nous avons pu trouver trois bénévoles pour assurer la première mission et nous y sommes restés deux mois», raconte l'étudiant en biologie à l'Uni de Lausanne.

Pour lui, cela montre que le programme est suffisamment souple pour répondre rapidement à des situations critiques. Un soutien direct de l'Etat leur permettrait d'aller encore plus loin, notamment en matière d'organisation et d'encadrement, note-t-il.

De son côté, le service cantonal de l'agriculture estime qu'il «est trop tôt pour effectuer un bilan». Il affirme toutefois suivre de près le développement du programme et être en discussion avec OPPAL afin de tirer les conclusions de cette première expérience et décider des suites à lui donner. «Une première rencontre a eu lieu au début de l'automne et d'autres sont prévues cet hiver».

Initiative bienvenue

Toute initiative visant à aider concrètement les agriculteurs dans la protection des troupeaux, les bergers, les alpages et les animaux domestiques «est de prime abord bienvenue. Tant que cela reste cadré et surtout accepté par les alpagistes», ajoute le service qui rappelle avoir soutenu la démarche en fournissant notamment du matériel.

L'an prochain, l'organisation espère attirer plus de deux cents bénévoles et pouvoir compter sur l'engagement de civilistes. «Les discussions allant dans ce sens sont en bonne voie», souligne Jérémie Moulin. De quoi assurer la pérennité du projet, «puisque la plupart des civilistes pourraient travailler sur des blocs de plusieurs semaines».

La mise en place de ce programme, qui existe depuis 20 ans en France, est une première en Suisse. A l'avenir, OPPAL espère étendre son programme à plus d'alpages et être aussi présente dans le Haut-Valais. Les discussions pour l'exporter dans d'autres cantons sont également en cours, relève Jérémie Moulin, pour qui «seule son inscription dans la durée pourra démontrer si le programme a du sens».

(ATS)

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