Contre la 13e rente proposée par le PS
Baume-Schneider s'oppose à son parti «avec beaucoup de joie et une grande responsabilité»

Le Conseil fédéral recommande de voter non aux deux initiatives populaires sur l'AVS qui seront soumises aux urnes le 3 mars. Il juge l'initiative sur les rentes lancée par les jeunes libéraux-radicaux «trop rigide» et l'initiative pour une 13e rente, «trop chère».
Publié: 22.01.2024 à 14:40 heures
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Dernière mise à jour: 22.01.2024 à 14:41 heures
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La ministre des Affaires sociales Elisabeth Baume-Schneider prend position au nom du Conseil fédéral sur l'initiative pour une 13e rente AVS ainsi que sur l'initiative sur les rentes des jeunes libéraux-radicaux.
Photo: keystone-sda.ch

Le 3 mars prochain, l'épreuve de force des retraites aura lieu. Le peuple suisse votera sur l'initiative populaire des syndicats pour une 13e rente AVS, ainsi que sur l'initiative sur les retraites des jeunes libéraux-radicaux. 

La seconde proposition veut augmenter l'âge de la retraite à 66 ans pour tous d'ici 2033, et pour l'adapter automatiquement progessivement à l'espérance de vie. Le Conseil fédéral a déjà choisi: il s'oppose aux deux initiatives.

Avec beaucoup de joie et une grande responsabilité

La conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider s'oppose en effet contre son propre parti pour une 13e rente AVS. Lundi matin, la conférence de presse du Conseil fédéral lui a permis de s'expliquer sur la question suivante: avec quelle ardeur défendra-t-elle le non du Conseil fédéral face au Parti socialiste (PS)? La réponse de la conseillère fédérale fut simple et concise: «Comme toujours: avec beaucoup de joie et une grande responsabilité.»

L'introduction d'une 13e rente AVS entraînerait des coûts supplémentaires d'au moins 4,1 milliards de francs par an, a notamment expliqué l'élue socialiste pour justifier le non de ses collèges. Sur ce montant, 800 millions de francs seraient à la charge de la Confédération. Une acceptation de «aggraverait considérablement» les problèmes de financement de l'AVS déjà existants.

Les coûts supplémentaires liés à la 13e rente AVS augmenteraient année après année en raison de la forte croissance du nombre de retraités. Cinq ans seulement après son introduction, les coûts s'élèveraient probablement à environ 5 milliards de francs. Pour financer une 13e rente, il faudrait soit augmenter les déductions salariales, soit la TVA. Cela pèserait aussi bien sur les employés que sur les employeurs et renchérirait la consommation, selon la jurassienne.

«L'automatisme ne correspond pas à la culture politique de la Suisse»

En ce qui concerne l'initiative des jeunes libéraux-radicaux, Elisabeth Baume-Schneider a été plus brève. La ministre des Affaires sociales a déclaré qu'il fallait toujours tenir compte de différents aspects lors de la fixation de l'âge de la retraite. L'âge devrait par exemple aussi être augmenté lorsque l'économie est en récession.

Seulement, l'automatisme ne permettrait pas de prendre en compte d'autres facteurs ou d'adapter l'âge de la retraite plus lentement ou pas du tout. «Un mécanisme qui lie automatiquement l'âge de la retraite à l'espérance de vie ne correspond pas à la culture politique de la Suisse», conclut la conseillère fédérale.

Proposition d'une nouvelle réforme de l'AVS d'ici 2026

Enfin, le Conseil fédéral estime qu'il n'est pas opportun de relever à nouveau l'âge de la retraite. Le relèvement de l'âge de la retraite à 65 ans pour les femmes jusqu'en 2028 a été décidé avec le oui à la dernière réforme de l'AVS en 2022 et n'a pas encore été mis en œuvre, selon la conseillère fédérale.

De plus, un nouveau relèvement de l'âge de la retraite ne devrait pas se faire de manière isolée, mais être discuté avec d'autres mesures dans le cadre de la prochaine réforme de l'AVS. Le Conseil fédéral veut soumettre au Parlement d'ici fin 2026 un «projet équilibré» visant à stabiliser l'AVS pour les années après 2030, a promis l'élue socialiste.

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