Virginie Masserey, responsable de la section Contrôle des infections à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), prend d'abord la parole lors de cette conférence de presse. «Le Covid continue à nous poser des défis», lance-t-elle. Les infections au coronavirus continuent d'augmenter. Elles se trouvent actuellement à un niveau «jamais atteint, au point que les vagues précédentes paraissent toutes petites», a-t-elle souligné.
L'augmentation est très rapide depuis deux semaines, a souligné la cheffe de section. Les chiffres restent stables, à un niveau très élevé, a-t-elle ajouté.
La crête de la vague Omicron arrive
La crête de la vague Omicron est attendue dans les deux prochaines semaines, a indiqué Tanja Stadler, présidente de la Task Force scientifique Covid-19 de la Confédération. Il faut s'attendre à plusieurs milliers d'hospitalisations.
Actuellement, les infections doublent tous les huit à dix jours. Selon la professeure de l'EPF de Zurich, entre 80 et 300 nouveaux malades du Covid pourraient se retrouver aux soins intensifs chaque semaine au plus fort de la vague Omicron. De 10% à 30% de la population pourraient être infectés en une semaine.
Au terme de cette vague, 65% à 85% de la population devraient être immunisés contre Omicron, soit par infection, soit par la vaccination. La suite est encore difficile à prédire, mais l'on peut espérer une détente avec l'arrivée du printemps, selon la spécialiste. Il n'est toutefois pas exclu que de nouveaux variants surgissent.
Enfin, d'un point de vue scientifique, compte tenu du temps d'incubation plus court et des symptômes plus légers d'Omicron, une réduction des temps de quarantaine et d'isolement paraît sensée. Cinq à sept jours constituent un compromis acceptable, a encore dit Tanja Stadler.
L'absentéisme restera un problème
L'impact sur les hospitalisations est encore à venir, selon la professeure, rappelant qu'il y a toujours un délai entre l'infection est l'hospitalisation.
Actuellement, l'un des défis est l'absentéisme au travail, en raison du nombre de personnes en isolement ou en quarantaine. Virginie Masserey a estimé que le nombre de personnes manquantes pourrait aller jusqu'à 10 ou 15%. Il va falloir trouver «un bon compromis», un «équilibre» pour permettre aux services essentiels de continuer à fonctionner, a-t-elle ajouté.
La stratégie de dépistage est révisée
Virginie Masserey a ensuite évoqué le nombre élevé de personnes en isolement et en quarantaine. La Confédération a déjà recommandé aux cantons de réduire la quarantaine de dix à sept jours. Les personnes ayant eu un contact étroit avec un cas positif ne doivent plus être mises en quarantaine, mais doivent se faire tester et porter un masque entre le quatrième et le septième jour.
Virginie Masserey a ajouté que les tests sont actuellement à la limite des capacités et qu'une modification de la stratégie est à l'étude. Un test antigénique positif est très fiable, mais un test négatif l'est moins. La stratégie de dépistage est donc en passe d'être révisée au sein de la Confédération. Une adaptation est déjà connue: en cas de test antigénique positif, une confirmation par PCR n'est plus nécessaire.
«Malentendu» dans les médias dominicaux
Il y aurait eu un «malentendu» dans les médias dominicaux. L'office avait bien indiqué être en train de revoir sa stratégie en matière de dépistage. Mais aucune décision n'a encore été prise formellement.
Le Conseil fédéral devrait également décider «prochainement» d'adapter son ordonnance concernant les quarantaines, a souligné Viriginie Masserey. L'OFSP avait émis à la fin décembre des recommandations à l'intention des cantons, permettant de limiter les quarantaines à sept jours et de les réserver aux personnes les plus susceptibles d'être infectées, à savoir celles vivant avec une personne malade ou entretenant une relation intime avec elles.
L'armée engagée dans huit cantons
Par ailleurs, l'armée suisse est actuellement engagée dans huit cantons pour le service d'appui coronavirus. Au total, 476 personnes sont déployées, a indiqué le commandant de corps Hans-Peter Walser, remplaçant du chef de l'Armée.
Parmi elles, 135 sont des volontaires, a-t-il précisé lors du point de presse des experts de la Confédération à Berne. Les huit cantons concernés sont l'Argovie, Fribourg, Genève, le Jura, Lucerne, Neuchâtel, Nidwald et le Valais, a précisé l'officier.
Le traçage à la limite
Les cellules de traçage de contact dans les cantons sont aux limites de leur capacité. La forte hausse du nombre de cas, et l'intervalle entre un test et son résultat, souvent trop long, représentent un vrai défi, selon Marina Jamnicki, médecin cantonale des Grisons et membre du comité directeur de l'association des médecins cantonaux.
Cela a pour conséquence que les services de traçage ne peuvent parfois pas atteindre toutes les personnes infectées dans les temps voulus. Les processus sont aussi de plus en plus automatisés, via des SMS et des enregistrements en ligne, car il n'y a plus la possibilité d'appeler tout le monde.
«Après près de deux ans de pandémie, certaines personnes ne comprennent toujours pas pourquoi on doit s'isoler», constatait encore Marina Jamnicki. De nombreuses personnes ont des symptômes très légers. Mais elles doivent quand même respecter les règles.
Actuellement, on discute de l'isolement et des quarantaines. Au niveau économique, il existe des pressions pour les réduire ou les supprimer. Mais il ne revient pas aux cantons de prendre une décision, a rappelé Marina Jamnicki.
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(Blick/ATS)