Commentaire de Raphael Rauch
Conditionner l'impôt ecclésiastique à des conditions strictes

L'Église catholique en Suisse donne d'elle une image désastreuse. Le changement de culture ne peut se faire qu'avec l'aide de l'extérieur. L'impôt ecclésiastique est le levier le plus efficace, selon Raphael Rauch, spécialiste des questions religieuses.
Publié: 13.09.2023 à 10:20 heures
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Dernière mise à jour: 13.09.2023 à 23:11 heures
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Les évêques suisses ont échoué sur toute la ligne.
Photo: Keystone
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Raphael Rauch

Un évêque est un surveillant. Quelqu'un qui regarde et ne détourne pas le regard. Un pasteur en chef protège son troupeau contre les loups. Mais comme dans beaucoup d'autres pays, les évêques suisses ont massivement échoué. Ils ont détourné le regard pendant des décennies lorsque des enfants ont été abusés. Ils ont cru les coupables et non les victimes. Aujourd'hui encore, ils dissimulent les faits et ne respectent pas leurs propres directives lorsque des cas présumés sont signalés.

Il ne suffit pas que l'évêque de Coire, Joseph Bonnemain, promette comme un mantra un changement de culture. Un changement culturel ne tombe pas du ciel. Un changement culturel implique des décisions qui font mal.

Le plus grand frein reste le pape

Il est temps que les évêques se fassent aider de l'extérieur. L'étude historique de l'université de Zurich est un premier pas important. D'autres doivent suivre. Il faut des spécialistes de la prévention dans toute la Suisse, qui veillent à ce que les concepts de protection soient appliqués sans compromis. Il faut des juristes externes qui mènent des procédures disciplinaires indépendantes et aident à écarter les prêtres problématiques de leur fonction. Et il faut que la politique augmente la pression sur Rome. Car le plus grand frein aux réformes de l'Église reste le pape en personne.

Le levier le plus efficace est l'argent. Grâce aux impôts ecclésiastiques et aux contributions de l'Etat, l'Église catholique en Suisse reçoit un milliard de francs par an. Il en résulte beaucoup de bien qui profite à toute la société. Néanmoins, l'Etat devrait à l'avenir lier les impôts ecclésiastiques et les subventions à davantage de conditions. Par exemple à une gestion de la prévention et des personnes dont les évêques ne doivent pas être responsables. En tant que pasteurs en chef, les évêques ont malheureusement échoué sur toute la ligne.

Raphael Rauch était jusqu'en mars le directeur de la rédaction du portail ecclésial kath.ch.

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