Combat identitaire et argent public
La non-binarité assumée de Nemo fait sauter des plombages à l'UDC

Les conseillers nationaux de l'Union démocratique du centre (UDC) Nicolas Kolly et Jean-Luc Addor questionnent ce dimanche le financement de la future édition de l'Eurovision en Suisse après la victoire de Nemo. En cause: le message politique de l'artiste non-binaire.
Publié: 12.05.2024 à 19:08 heures
Les élus UDC Nicolas Kolly et Jean-Luc Addor questionnent le financement de la prochaine édition de l'Eurovision en Suisse.
Photo: Keystone/D.R.
ANTOINE ZOOM (1).png
Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Après sa victoire flamboyante lors de la finale de l’Eurovision, dans la nuit de samedi à dimanche, l’artiste suisse non-binaire Nemo a profité de sa nouvelle lumière pour porter un combat politique. «En Suisse, il n’y a pas de reconnaissance officielle pour le troisième genre, ce que je trouve inacceptable», tonne-t-il sur les plateformes de lematin.ch.

Si Glenda Gonzalez Bassi, municipale (exécutif) socialiste biennoise de la Culture, confie en primeur à Blick partager le même avis que la star qui a grandi dans la cité seelandaise, d’autres élus sont beaucoup plus sceptiques. À commencer par les conseillers nationaux de l’Union démocratique du centre (UDC) Nicolas Kolly et Jean-Luc Addor.

Le premier commence par saluer l’artiste sur X. «Félicitations à #Nemo pour sa victoire et sa très belle prestation, écrit le parlementaire Fribourgeois. Cela étant, il utilise cette victoire à des fins politiques. C’est son droit. Cette attitude devra cependant être prise en compte dans le financement de l’organisation 2025 en Suisse.»

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

À la suite du sacre de Nemo, la Suisse a en effet pour mission d’organiser la prochaine édition de l’Eurovision. Un défi à tous les niveaux pour le service public, reconnaît le directeur général de la SSR Gilles Marchand.

«Orgie, coven ou sacrilège rituel»

Jean-Luc Addor, lui, n’a aucun mot pour la personnalité qui vient d’offrir au pays sa troisième victoire à l’Eurovision (la précédente remontait à Céline Dion, en 1988). Toujours sur le réseau social d’Elon Musk, l’élu national partage une vidéo, qui s’appuie sur une citation non sourcée attribuée à la porte-parole de la diplomatie russe: «L’Eurovision 2024 a surpassé toute orgie, coven ou sacrilège rituel. Les funérailles en Europe occidentale se déroulent comme d’habitude. Pas de surprises.»

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Le Valaisan s’interroge: «Le moment n’est-il pas venu de nous intéresser au financement public (par la SSR) de ce type d’opération idéologique?» En plein débat sur le juste prix de la redevance radiotélévision, l’Eurovision et ses coûts d’organisation élevés vont faire causer.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la