Bonjour, vous allez bien? Ça tombe bien, moi non plus. Le titre n’a-t-il rien à voir avec le sujet de mon texte? Oui.
Bref, à mon niveau de fatigue, je suis passé de la simple chronique au complexe journalisme de guerre: j’ai des tranchées sous les yeux et si mon âme avait une forme, ce serait celle du corps de Guillaume Bats (et je sais qu’il a été incinéré).
Mais bon, je ne vais pas me plaindre. Sorte de Maurine Mercier de la plaine de l’Asse, je sers quelque chose d’encore plus grand que moi: le devoir de vous informer (et mon ego). Vivement le Swiss Press Award.
Les premières chroniques de Benjamin Décosterd
Mais assez parlé de moi. Parlons de moi au Paléo.
En ce quatrième jour de festival, la bienveillance est de mise avec la programmation de Bigflo & Oli sur la grande scène. Alors oui, je sais que leur dernier album est plus mature que leurs premières chansons de type «la vie, c’est dur et la pluie ça mouille», mais qu’est-ce que la vérité face à une chronique bien écrite?
Si vous voulez un avis plus «article culture» sur Bigflo & Oli, retenez ceci: il y en a un qui est un excellent rappeur, talentueux et charismatique. Et l’autre c’est Bigflo. Et aussi, à un moment il y a eu un beatboxer sur scène. Quel métier inutile.
En gros, c’est Chat GPT, mais à l’envers: comment faire moins bien qu’une machine, tout en y ajoutant l’ego de l’artiste raté. Non franchement, à part pendant un cunnilingus, je ne vois pas l’intérêt de pouvoir faire: «PFFffrtTTTfrrtr» avec sa langue.
Quoiqu’il en soit, je disais: la bienveillance est de mise. Du moins sur le papier. En effet: quatre soirs de Paléo et toujours aucun hommage à Jane Birkin (#Girlpower), ni même de révisionnisme de l’œuvre de Gainsbourg (#Patriarcat).
Franchement, à moins d’un zoom avec Zelensky sur les écrans de la grande scène, pas sûr que cette 46e édition soit OK (#StandUpForUkraine).
Le paragraphe précédent est-il trop offensant? C’est à vous de le décider, sachant que, niveau lectorat chez Blick, je suis:
- Liké publiquement par des gens de droite
- Félicité en privé par des gens de gauche
- Commenté par des analphabètes («kel journalist prétenssieux»).
En parlant de population défavorisée, je tenais à avoir quelques lignes pour les bénévoles du Paléo. Elles et ils font un travail admirable, sous un soleil de plomb et personne n’en parle. Si quelqu’un pouvait leur filer le contact de l’attaché de presse des ouvriers de la dernière Coupe du Monde au Qatar, ça ferait avancer la cause.
Ma posture de «journalist de maird» établie, il me fallait encore retourner sur le terrain, histoire de «sentir la foule» (verdict: transpi et bière). Niveau tendances, je note ceci: plus les jours passent et plus l’on voit des maquillages à base de strass ou de paillettes. C’est apparemment devenu des accessoires de mode, alors que c’est avant tout du mauvais goût qui brille dans le noir.
Tout ça pour que les utilisatrices de paillettes (ai-je vraiment besoin de masculiniser ce nom?) se retrouvent devant le lightshow du DJ Martin Garrix. En même temps, c’était ça ou un EVJF à Annecy version «fofolles».
Je sais, il y aurait tellement d’autres choses à dire encore sur le fait que des DJ soient programmés sur la Grande Scène du Paléo. On pourrait se plaindre de l’absence d’instruments. On pourrait aussi dire que – pour voir des gens grimacer derrière un ordinateur portable – il y a la zone presse du Paléo. Mais on peut surtout se réjouir du fait que les DJ aient accéléré l’extinction d’une race encore pire qu’eux: les chemises ouvertes à guitare.
(Avez-vous lu que je n’ai pas absolument pas vu le concert de Martin Garrix ou pas?)