Chanson «illégale»
Un chanteur poursuivi pour contester le voile obligatoire en Iran

Le chanteur de pop iranien Mehdi Yarrahi est poursuivi par la justice pour avoir diffusé une chanson contre l'obligation du port du voile. Cet incident survient près d'un an après le début du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini.
Publié: 27.08.2023 à 16:44 heures
Des artistes du –collectif sans nom–travaillent sur un bâtiment vide, à Francfort en Allemagne, à la réalisation d'une fresque murale pour Mahsa Amini, décédée il y a près d'un an en Iran. La mort de la jeune femme de 22 ans avait déclenché une vague de manifestations dans ce pays
Photo: BORIS ROESSLER

«À la suite de la diffusion d'une chanson illégale contestant les mœurs et coutumes de la société musulmane par Mehdi Yarrahi, une action en justice a été engagée contre lui», a indiqué dimanche l'organe de presse du pouvoir judiciaire, Mizan Online.

Le chanteur de 41 ans, qui habite à Téhéran, a publié vendredi le morceau Rousarito («ton foulard» en persan) et un clip de trois minutes en faveur du «voile facultatif» en le dédiant aux «courageuses femmes iraniennes» qui ont participé au mouvement de contestation.

Depuis la Révolution islamique de 1979, le port du voile est obligatoire pour toutes les femmes, qui doivent dissimuler les cheveux dans les lieux publics. De plus en plus de femmes apparaissent cependant tête nue dans les grandes villes depuis un an.

Né dans la province arabophone du Khouzestan, dans le sud-ouest, Mehdi Yarrahi soutient régulièrement sur son compte Instagram la contestation déclenchée en septembre 2022 par la mort de Mahsa Amini, une jeune femme morte après avoir été arrêtée par la police des moeurs qui lui reprochait de ne pas avoir respecté l'obligation du voile.

Son morceau Soroode Zan («Hymne de la femme» en persan), sorti début octobre, était devenu un hymne pour les manifestants, notamment dans les universités.

En 2018, Mehdi Yarrahi avait reçu le prix du meilleur chanteur de pop du festival de Fajr, le plus important événement musical du pays organisé par le gouvernement.

Il a critiqué les autorités à plusieurs reprises dans ses concerts, notamment pour la discrimination à l'encontre des habitants du Khouzestan.

(ATS)

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