Pour faire de réelles économies sur les primes d'assurance maladie, il faut généralement changer de prestataire pour l'assurance de base. Selon les estimations, entre un demi-million et un million de personnes le font chaque année en Suisse. On pourrait penser qu'il s'agit d'une formalité. Mais pas toujours, n'en déplaise à Sandra L.*, une lectrice de Blick.
Cette jeune femme de 23 ans, spécialiste en marketing, voulait passer de Swica à Sanitas pour l'année 2024. Mais au lieu d'économiser environ 100 francs de primes par mois, elle se retouve maintenant endettée pour plus de 2700 francs.
Sandra songeait depuis longtemps à faire une rocade de caisse-maladie. Raison pour laquelle elle s'est adressée directement à Sanitas en septembre 2023 afin d'entamer les démarches nécessaires. Et elle a conclu un nouveau contrat.
Appels téléphoniques rassurants
Au cours des semaines suivantes, elle a téléphoné plusieurs fois à Sanitas pour s'assurer que tout se passait bien. Mais ne recevant pas de confirmation de résiliation de la part de Swica, elle a commencé à s'inquiéter. «Ils m'ont rassurée au téléphone, confie-t-elle. Ils m'ont dit qu'ils s'en étaient occupés et que cela prenait toujours un peu de temps en fin d'année, mais que tout était en ordre.»
A partir du 1er janvier, la lectrice a donc commencé à payer ses primes auprès de Sanitas. Mais soudain, elle a reçu des factures et des rappels de Swica, son ancienne caisse-maladie. Sandra les a d'abord ignorés, car elle se croyait assurée auprès de Sanitas. Mauvaise idée.
Car un cas comme celui de Sandra n'est pas une surprise pour Susanne Müller Ineichen. «De janvier à avril, nous devons souvent nous occuper de la question de la double assurance», explique l'ombudsman de l'assurance-maladie. Et d'ajouter: «Quand on reçoit des factures de primes de deux caisses maladie, on ne peut en aucun cas les ignorer, il faut absolument se renseigner immédiatement.»
Toujours résilier par écrit
Ce que Sandra a finalement fait, mais avec un retard certain: lorsqu'elle s'est enfin renseignée auprès de Swica, la caisse lui a indiqué qu'elle n'avait jamais reçu de résiliation. La jeune femme était donc toujours assurée auprès de la Swica, qui exigeait maintenant, et à raison, le paiement des primes.
Dans le courant du printemps, Sandra ne savait toujours pas à quel saint se vouer. Elle s'est donc à nouveau adressée à Sanitas: «Ils voulaient savoir s'il y avait eu une résiliation écrite, ce que j'ai nié, car j'avais convenu de tout ça par téléphone, raconte la jeune femme. De plus, je leur ai demandé trois fois s'ils s'étaient vraiment occupés de la résiliation. Je me sentais en sécurité».
«Une résiliation orale serait possible. Mais à ma connaissance, cela n'arrive pas dans la pratique. Parce qu'il manque alors justement la preuve écrite», précise de son côté Susanne Müller Ineichen.
Bon d'achat à la Migros
Sandra en a fait l'amère expérience, malgré les concessions orales de la nouvelle assurance: «Après deux semaines supplémentaires, j'ai insisté auprès de Sanitas, passablement énervée. On m'a répondu qu'il y avait eu une erreur, que Sanitas avait oublié la résiliation, raconte-t-elle. Le responsable du dossier a même laissé entrevoir la possibilité de transférer la différence entre la prime Sanitas plus avantageuse et l'assurance Swica plus chère. 'Ouah, ils sont si accommodants', me suis-je dit.» A tort malheureusement.
Car la complaisance n'est finalement pas au rendez-vous. Et Sandra va s'en rendre compte rapidement... «J'ai toujours dû appeler, jamais Sanitas ne m'a contactée de son propre chef, peste-t-elle. Et à la fin, on m'a dit: 'Non, nous ne pouvons pas payer cette différence', tout en m'offrant un bon de 100 francs pour la Migros», s'indigne la jeune femme, qui a été assurée à double pendant quelques mois et à son insu.
En fin de compte, Sanitas n'a remboursé que les primes versées de janvier à avril et a annulé le contrat de Sandra. Au lieu d'être assurée auprès d'une nouvelle caisse maladie comme elle le souhaitait, elle a dû convenir avec Swica d'un remboursement incluant des frais de rappel et d'encaissement, qu'elle va devoir payer au cours des dix prochains mois. Contactée par Blick, la caisse-maladie Sanitas n'a pas souhaité s'exprimer sur ce cas.
Si vous avez fait le nécessaire pour changer d'assurance de base en cette fin d'année, il vous reste quelques jours, jusqu'à la fin du mois de novembre, pour vous assurer de ne pas vous retrouver dans cette même fâcheuse situation.
*Nom connu de la rédaction