L'été sur l'alpage de Halde s'est terminé abruptement mardi dernier, un mois plus tôt que prévu. Les conditions étaient devenues intolérables, explique à Blick Patrick Mannhart, président de la commune Flums-Kleinberg dans le canton de Saint-Gall.
Le loup, qui a vraisemblablement attaqué un chien de berger il y a quelques semaines, a depuis lors causé des troubles quotidiens. Le prédateur, qui semble avoir perdu toute crainte, n'a cessé d'attaquer les moutons malgré la présence de plusieurs chiens. «Même le berger a dû s'enfuir devant le loup», déclare Patrick Mannhart.
«C'est un vrai gâchis!»
Lors de la descente prématurée de l'alpage, il manquait 70 des quelque 660 moutons qui avaient initialement rejoint Halde au printemps dernier. La plupart d'entre eux ont été tués par le loup, explique Patrick Mannhart. Mais il n'y aura de compensation financière que pour 30 animaux. Pour les autres, les autorités affirment que les preuves de leur mort ne sont pas suffisamment claires. Patrick Mannhart peste: «C'est un gâchis»! Il estime que l'office compétent ne cherche qu'à faire baisser les chiffres des attaques de loups. «On ne veut tout simplement pas l'admettre.»
Après la récente escalade, le berger Markus Eberle aurait proposé d'interrompre la saison. La commission d'alpage l'a soutenu dans cette démarche, car selon Patrick Mannhart «ce n'était tout simplement plus possible là-haut».
Les moutons survivants sont maintenant de retour dans la vallée et les chiens de protection chez leurs maîtres. La question de la suite des événements reste ouverte.
Le président de la commune est convaincu qu'un abandon de l'exploitation sur l'alpage aurait des conséquences catastrophiques pour la nature. Le paysage deviendrait sauvage et la biodiversité en souffrirait. Il n'est pas acceptable que le bien-être des animaux de rente soit moins prioritaire que la protection du loup.
Le Valais manque de gardes-chasse
Dès aujourd'hui, des tirs préventifs de loups sont possibles pour la deuxième fois depuis l'hiver dernier. Alors qu'il y a un an, la chasse au loup n'était possible qu'en décembre et janvier, elle dure désormais cinq mois. Les cantons des Grisons, du Valais, de Vaud, du Tessin et de Saint-Gall ont déposé des demandes en ce sens auprès de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
Afin d'augmenter les chances de chasser le loup, plusieurs cantons ont à nouveau appelé les chasseurs à la rescousse. Après avoir suivi un cours accéléré, 1300 chasseurs peuvent participer à la traque de l'animal, rien qu'en Valais.
Il n'y aura cependant pas de ressources supplémentaires pour les gardes-faune puisque le canton a décrété un gel des effectifs. Le Valais ne pourra donc pas chasser le loup avec la même intensité qu'en décembre et janvier derniers. À l'époque, 27 individus avaient été tués en très peu de temps.
Cette fois encore, la chasse se concentrera surtout sur les mois d'hiver, indique-t-on au Service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune. Il faut dire que les chances de succès sont plus élevées lors de la période froidre. Les loups laissent en effet des traces dans la neige. Sans cette dernière, la chasse devient bien plus difficile, malgré les caméras thermiques et les appareils de vision nocturne.