L’UDC cherche un successeur à Ueli Maurer, après que ce dernier a annoncé sa démission vendredi dernier. A Berne, le conseiller aux Etats Werner Salzmann et Albert Rösti font partie des potentiels candidats. A Zurich, beaucoup veulent faire confiance à Gregor Rutz. A Saint-Gall, enfin, tout le monde est dans l’expectative: Esther Friedli va-t-elle (ou non) se présenter?
La Bernoise, qui siège depuis trois ans au Conseil national pour la Suisse orientale, serait encore en train de peser le pour et le contre d’une potentielle candidature. Du côté de son compagnon, il en va autrement. Ce dernier, Toni Brunner, ancien président de l’UDC (et successeur espéré par Christoph Blocher pour remplacer Ueli Maurer), ne voit pas d’un bon œil la potentielle entrée de sa femme au gouvernement. Il a même, citons-le, «un peu peur».
Pas d’envie de participer au programme des dames
C’est au micro de l’émission anniversaire «Teleblocher», enregistrée dans le bistrot appartenant au même Toni Brunner, que le conservateur aurait émis publiquement ses réticences: «D’habitude, ce sont les femmes qui entravent la carrière de leur mari. Chez nous, c’est maintenant l’inverse. Je lui ai dit: 'Nous avons déjà une vie passionnante par ailleurs.'»
Aller dîner avec la femme du ministre indonésien des Affaires étrangères en tant qu’époux d’une conseillère fédérale? Très peu pour le politicien UDC. «Ce n’est pas ce que j’avais imaginé pour le milieu de ma vie», a asséné Toni Brunner. Lorsqu’on lui demande si Esther Friedli elle-même aimerait faire cette rencontre, l’homme de 48 ans semble assez sûr de lui: «C’est possible, mais je ne le crois pas.» Avant d’ajouter, avec la malice qui a fait sa réputation: «Je suis convaincu qu’elle sait exactement ce que… je veux.» Il a enfin balayé les autres questions à ce sujet, expliquant qu’il faisait partie de la commission de recherche du parti et qu’il ne pouvait pas parler de noms.
«Je suis heureux comme ça»
En ce qui concerne ses propres projets, Toni Brunner a réaffirmé une fois de plus que le Conseil fédéral n’en faisait pas partie. «Je n’ai jamais écrit de discours à l’avance – sauf un: celui que je ferais si j’annonçais au Parlement pourquoi je n’accepte pas l’élection au Conseil fédéral.»
L’agrarien, avec son troupeau de 60 vaches d’Hérens dans le Toggenburg, son beau bistrot de campagne et sa vie bien remplie, est apparemment comblé: «Ce n’est pas le moment – et il ne se représentera plus. Je suis heureux comme ça.»