Case prison pour l'arnaqueuse
Une Viennoise escroque plus de 280'000 francs à des seniors suisses

Une affaire d'escroquerie a été jugée jeudi devant le tribunal de district de Meilen, à Zurich. Pendant des années, une femme autrichienne avait soutiré des milliers de francs à des seniors de bonne foi pour se financer un appartement à Vienne.
Publié: 08.04.2023 à 22:05 heures
Une Autrichienne a été reconnue coupable d'escroquerie par métier par le tribunal de district de Meilen.
Photo: Claudio Meier
Anastasia Mamonova

Pendant 20 ans, une Autrichienne de 46 ans s'est rendue en Suisse pour arnaquer des seniors. Elle a soutiré plusieurs centaines de milliers de francs à ses victimes. C'est pourquoi cette dernière a dû répondre de ses actes jeudi devant le tribunal de district de Meilen (ZH).

Comme l'écrit le «Zürichsee-Zeitung«, l'arnaqueuse avait abordé des inconnus à différents endroits de Suisse et leur avait demandé de l'argent sous un faux nom. Elle leur avait raconté des histoires sur ses soi-disant difficultés financières.

Ses mensonges étaient apparemment si crédibles, qu'un senior de 78 ans lui a remis un total de 226'000 francs. D'un autre homme, elle a encaissé 8000 francs pour une prétendue thérapie contre le cancer du sein. Entre 2013 et 2022, elle avait empoché au moins 280'000 francs.

Achat d'un appartement

La femme avait notamment raconté à ses victimes qu'elle vivait dans la pauvreté, dans l'est de la Croatie. En réalité, celle-ci habite à Vienne. Elle y travaillait auparavant comme femme de ménage, a-t-elle raconté au tribunal. Son salaire très modeste l'aurait poussée à venir mendier en Suisse.

Avec l'argent des seniors arnaqués, elle s'est acheté un appartement de 65 mètres carrés à Vienne. Elle aurait également financé la dépendance au jeu de son partenaire de l'époque.

Le ministère public lui avait reproché d'avoir choisi de manière ciblée des personnes âgées issues d'un milieu religieux pour ses manœuvres. La femme a démenti et affirmé qu'elle n'avait pas choisi ses victimes de manière ciblée et que toutes les personnes concernées lui avaient remis l'argent de leur plein gré.

Le tribunal n'a pas accordé beaucoup de crédit à cette version et l'a condamnée à une peine de prison de 24 mois pour escroquerie par métier. 18 de ces mois sont assortis d'un sursis – et la femme est déjà en détention provisoire depuis octobre. Cela signifie que la Viennoise sera libérée en avril. Elle devra alors quitter immédiatement la Suisse et ne pourra plus y revenir pendant 15 ans.


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