Natif de Lucerne et enfant de Stans, Peter von Matt était un Européen convaincu. Le Nidwaldien en appelait souvent à la conscience de ses compatriotes. Dans un entretien accordé à Keystone-ATS à l'occasion de ses 85 ans, il disait: «Je ne vois pas pourquoi la littérature ne se mêlerait pas de politique, en tant que possibilité de réflexion et d'échange d'idées.» Et d'ajouter: «C'est le rôle des citoyens de la Suisse de rendre attentif à des choses qui sont insupportables sur le plan politique.»
Peter von Matt s'est toujours manifesté en tant que citoyen et auteur politique. Il a notamment écrit deux recueils de textes en ce sens: «Die tintenblauen Eidgenossen. Über die literarische und politische Schweiz» (édition française: «Sang d'encre. Voyage dans la Suisse littéraire et politique"), en 2001, et «Das Kalb von der Gotthardpost. Zur Litteratur und Politik der Schweiz» (traduction: «Le veau de la diligence postale du Gothard. A propos de la littérature et de la politique suisse"), en 2012.
Dans ses livres plus spécialisés, le professeur en littérature moderne allemande évoquait souvent les perles de la littérature mondiale sous des angles insolites. Il a aussi consacré un ouvrage aux «erreurs familiales» en littérature, un autre au «baiser».