Caritas sonne l'alarme de la crise du logement
«De plus en plus de gens ne peuvent plus payer leur loyer»

Trouver un logement abordable? Presque impossible. Surtout avec un petit budget. Caritas tire la sonnette d'alarme, car de plus en plus de personnes cherchent de l'aide auprès d'elle.
Publié: 22.07.2024 à 16:05 heures
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Les familles monoparentales et les familles à bas revenus sont particulièrement touchées par la crise du logement.
Photo: Keystone
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Milena Kälin

Comme Sabrina P.*, de nombreuses personnes sont actuellement en galère de logement. Cette mère célibataire cherche désespérément un appartement abordable. Son domicile actuel, qui coûte 2000 francs, n'est pas du tout dans ses moyens. Faute d'autre proposition.

«Tous les jours, chez Caritas, nous sommes confrontés à la réalité de vie de personnes qui ne peuvent plus payer leur loyer», explique Peter Lack, directeur de Caritas Suisse. Fin juin, il a organisé une conférence de presse pour attirer l'attention sur cette situation précaire. Selon lui, le nombre de consultations a fortement augmenté au cours des deux dernières années.

Pas de limite à la hausse des loyers

Le problème, c'est que les loyers sont de plus en plus chers, car les disponibilités sont rares. Dans de nombreux cantons, le taux de domiciles vacants est inférieur à 1%. En d'autres termes: sur 100 logements, il n'y en a même plus un de libre! Et les habitations bien situées qui se libèrent partent en un clin d'œil, et souvent à un loyer plus élevé.

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Cela représente un grand défi pour les personnes disposant d'un petit budget. Car, de manière générale, le loyer ne devrait pas dépasser un tiers du salaire. «Mais en fait, pour un revenu faible, c'est déjà trop. Pourtant, beaucoup de ces ménages postulent pour des logements qui représentent beaucoup plus qu'un tiers», explique Aline Masé, responsable du service de politique sociale chez Caritas.

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Même une garantie de loyer de deux à trois mois de loyer devient vite un problème avec un petit budget. Et pour les familles monoparentales et les familles à bas revenus, la situation est pire que tout. Faute de moyens, ces familles vivent souvent dans des appartements bien trop petits. Les enfants n'ont pas d'endroit où se réfugier. L'insalubrité et les moisissures sont une réalité pour beaucoup. «Une situation de logement aussi précaire a des répercussions négatives sur la santé physique et psychique», insiste Aline Masé.

Des solutions sont nécessaires

Pour Caritas, il est nécessaire de mettre rapidement en place des solutions. «La situation, telle qu'elle se présente actuellement, est intolérable», poursuit Peter Lack. Pour pallier cette catastrophe imminente, il cite entre autres des revenus locatifs dépendant du revenu. Les cantons de Bâle-Ville, Bâle-Campagne et Genève connaissent déjà ce système. Certaines communes vaudoises et tessinoises ont aussi recours à cette méthode.

Mais il faut aussi des investissements pour promouvoir des logements abordables. Souvent des personnes sont dans l'obligation de quitter leur logement parce qu'il doit être rénové. Ensuite, elles ne peuvent plus y retourner, car le loyer a augmenté. Il faut empêcher l'éviction des ménages à bas revenus. Caritas demande aussi aux cantons et aux communes de proposer des logements accessibles. Un cadre devrait aussi être fixé par la Confédération.

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