Bouchons au Gothard
Ce paysan n'en peut plus des excréments et des couches qui finissent dans son champ

Régulièrement, de longs bouchons se forment autour du Gothard. Les automobilistes ne sont pas les seuls à souffrir, les riverains aussi. Un agriculteur raconte comment des excréments atterrissent dans son champ.
Publié: 14.09.2024 à 21:25 heures
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Johannes Hillig
Markus Baumann en a assez. Des voyageurs ne cessent de faire leurs besoins dans ses champs.
Photo: Screenshot SRF

L'agriculteur Markus Baumann et sa femme Maria Baumann n'en peuvent plus. «Pour les chiens, on a un sac. Mais on n'en a pas encore inventé un pour les humains», explique l'agriculteur dans le documentaire de la SRF «Survivre au Gothard». Les excréments humains atterrissent régulièrement sur les petites parcelles des Baumann. Et ce n'est pas tout: ils ramassent régulièrement des canettes, des couches et des bouteilles. Un danger pour leurs 20 bœufs et vaches.

Le couple souffre de l'important trafic autour du tunnel du Gothard. Pas seulement à cause de tous les déchets, mais aussi à cause du bruit et des gaz d'échappement. Maria Baumann est asthmatique et souffre souvent de maux de tête.

Les Baumann ne sont pas les seuls à se plaindre. D'autres riverains souffrent de l'abondance du trafic. Pas étonnant! car par rapport à 2012, les heures d'embouteillage ont même doublé devant le tunnel du Gothard, selon une évaluation exclusive de Viasuisse commandée par Blick l'année dernière.

Les autres déchets jetés dans leurs champs peuvent représenter un danger pour les vaches de la famille Baumann. Sur la photo: Maria Baumann avec un seau rempli de déchets qu'elle vient de ramasser.
Photo: Screenshot SRF

Péage dans le tunnel exigé

Cet été, le plus long embouteillage au tunnel du Gothard a été de 15 kilomètres au portail nord. Dans l'ensemble, le nombre de bouchons était plus ou moins similaire à celui de l'année 2023. Toutefois, les embouteillages se sont accumulés de plus en plus sur les jours de semaine. Le 22 juillet 2024, le plus long embouteillage de l'été a été mesuré au portail nord, avec 15 kilomètres. L'année précédente, la longueur maximale des bouchons était de 16 kilomètres.

Les politiciens ont notamment demandé l'introduction d'un péage dans les tunnels afin de maîtriser le problème. Mais le Conseil fédéral ne veut pas en entendre parler, surtout par souci de cohésion nationale, comme expliquer clairement dans un rapport récemment publié. 

Une taxe serait certes utile, estime le gouvernement, mais ce dernier trouve problématique que le Tessin soit la seule région du pays à ne pas disposer d'une liaison routière librement disponible, ouverte toute l'année et sûre en hiver avec le reste de la Suisse. De plus, cela représenterait «un grave inconvénient» pour le tourisme tessinois. Il veut à la place recourir à d'autres moyens pour désengorger les cantons d'Uri et des Grisons.

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