Bijouterie douteuse à Zurich
On lui facture 10'000 francs pour des bijoux qu'elle n'a jamais reçus

Maryam se bat depuis des mois contre une facture frauduleuse de 10'000 francs, qu'elle a reçue pour des bijoux... Qu'elle n'a jamais achetés. Heureusement, la zurichoise a fini par obtenir l'annulation de la créance.
Publié: 01.09.2024 à 09:30 heures
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Maryam s'est retrouvée prise dans une affaire de fausse facture invraisemblable.
Photo: Beat Michel
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Beat Michel

Maryam A.* est désespérée. Elle a reçu une facture de plus de 10'000 francs — et ce pour un bracelet et un collier qu'elle n'a jamais voulu acheter, et qu'elle n'a même pas reçus! Blick a rencontré la quinquagénaire, devant la boutique du bijoutier Rent-a-Box, dans la Augustinergasse de Zurich.

«Cela fait trois mois que je me bats pour que ma créance soit annulée», déplore-t-elle d''entrée de jeu. Et cette affaire pèse lourdement sur la Suissesse. 

Tout a commencé à la mi-juin. Maryam A. a découvert sur le site internet du bijoutier un collier en or et un bracelet assortis. Elle a dès lors téléphoné, et demandé à voir les bijoux. Le 14 juin, elle a déjà reçu un message l'informant que sa commande était prête dans le magasin.

Pas de bijoux, mais une facture salée

Elle narre: «L'après-midi, j'y suis allée et j'ai essayé le collier. J'ai demandé une offre, pour un paiement échelonné. J'ai donné mes coordonnées et signé l'offre, mais pas de contrat de vente!» Elle ne pensait pas avoir conclu d'affaire à ce moment-là, mais le vendeur a, lui, sans doute compris autre chose: la première facture est arrivée chez Maryam A. le 17 juin.

Alors qu'elle n'avait encore rien payé, la lettre attestait d'un acompte de 3765 francs. Et, selon la missive, il lui restait encore près de 8000 francs à payer. «J'ai ignoré la facture, elle était complètement fausse et je n'avais encore rien acheté ni payé», explique la Zurichoise à Blick. «Je n'ai jamais consenti à un achat. Je n'ai d'ailleurs pas reçu de double de contrat, de reçu, ou quoi que ce soit», déplore-t-elle. 

Le 21 juin, elle reçoit un appel de Rent-A-Box, qui lui demande si elle a pris une décision quant à l'achat. «J'ai dit que je n'achetais pas les bijoux», affirme Maryam A. Afin de clarifier les déclarations contradictoires du bijoutier, elle se rend tout de même à nouveau au magasin. «Ils m'ont alors dit que j'avais déjà reçu les bijoux, et que j'avais finalisé l'achat. J'étais complètement hors de moi: je me suis retrouvée avec une facture salée, et pas de bijoux!»

Mais peu de temps après, le collier et le bracelet en question ont refait surface... Dans la vitrine du magasin. Mais la facture suivante est tout de même arrivée chez Maryam A., assortie d'une lettre au ton menaçant. 

Tout est bien qui finit bien

Au-dessus de la lettre trône, en rouge, la menace de recourir au prestataire de services de recouvrement Swissbilling: «Dernier rappel de paiement», peut-on y lire. Puis, le 12 août, la cliente reçoit de Rent-a-Box la confirmation que l'achat a été annulé. «Mais Swissbilling m'a dit au téléphone qu'ils n'ont pas reçu de message de la part du bijoutier, comme quoi le dossier était classé», explique Maryam. La créance était toujours là.

Ce n'est que lorsque Blick a contacté la maison mère de Swissbilling, la Cembra Money Bank, que tout s'est soudainement accéléré. Maryam a alors reçu un téléphone du responsable de la succursale. Ce dernier lui a dit: «Vous n'avez pas à vous inquiéter, Swissbilling a annulé la créance».

Peu après, le même le directeur, à la tête des 12 magasins de Rent-a-Box en Suisse, a contacté la cliente pour s'excuser personnellement. Maryam A. a même reçu un dédommagement pour les désagréments occasionnés par toute cette affaire. Un soulagement.

Le bijoutier, quant à lui, reconnaît ses erreurs, lorsqu'on l'y confronte. La direction de l'entreprise rétorque par écrit à Blick: «Malheureusement, certaines choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Entre-temps, la créance a été complètement annulée par notre entreprise partenaire. Nous avons également discuté une nouvelle fois du cas avec la cliente, et nous nous sommes excusés auprès d'elle». 

*Nom connu de la rédaction.

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