En Suisse et en Europe, le nombre de cas de Covid augmente à nouveau fortement – dès le début de l’été et non pas seulement en automne, comme la plupart des gens le prévoyaient. La prochaine vague de coronavirus est à nos portes et devrait nous submerger au plus tard en automne, affirme Dan Staner. «C’est pourquoi nous devons maintenant veiller, en collaboration avec les autorités sanitaires en Europe et en Suisse, à ce que les personnes vulnérables reçoivent une nouvelle dose de rappel, au plus tard à partir de septembre», explique le directeur européen de Moderna dans un entretien accordé à Blick.
Outre Biontech/Pfizer, Moderna est le seul producteur de vaccins à miser sur la technologie ARNm. La pression est grande pour développer au plus vite un nouveau booster pour l’automne. «Nous avons réuni les deux phases d’essais cliniques II et III pour notre nouveau vaccin», explique le directeur européen de la firme.
Les résultats des tests du vaccin dit «bivalent» sont prometteurs. Bivalent signifie que le vaccin contient deux séquences d’ARNm: 25 microgrammes du virus original de Wuhan et 25 microgrammes du variant Omicron.
Demande d’autorisation de mise sur le marché en cours
«L’objectif de ce nouveau vaccin est de protéger plus largement, plus longtemps et plus efficacement contre le virus. Nous sommes persuadés que le nouveau vaccin sera également efficace contre de futures sous-variants d’Omicron», affirme Dan Staner.
Si les attentes se réalisent, l’Europe devrait être bien armée pour affronter un automne marqué par une nouvelle vague de coronavirus. La Suisse aussi, comme l’assure le directeur européen de Moderna. L’entreprise pharmaceutique, dont le siège européen est à Bâle, travaille actuellement en étroite collaboration avec Swissmedic – l’autorité suisse de contrôle des médicaments – pour déposer la demande d’autorisation. «L’autorisation pour le vaccin devrait être disponible dans le courant de l’été. Nous pourrions alors livrer les doses nécessaires en Suisse pendant la deuxième quinzaine d’août», prévoit Dan Staner.
Une seule piqûre contre la grippe ET le Covid
La recherche de nouveaux vaccins pour lutter contre le coronavirus et ses multiples variants progresse de plus en plus et s’accélère: s’il faut aujourd’hui sept à huit mois pour mettre au point un nouveau vaccin, cela pourrait être encore moins long à l’avenir. «C’est assez spectaculaire, s’enthousiasme le patron européen de Moderna. Nous comprenons de mieux en mieux la technologie ARNm.»
Avec cette meilleure compréhension de la technique, les possibilités de la développer augmentent également. «Notre plan est de concevoir un vaccin combiné contre la grippe et le coronavirus dans les 18 à 24 prochains mois», explique le cinquantenaire. Cela signifie qu’il suffira bientôt d’une seule piqûre par an pour être protégé à la fois contre le Covid et la grippe saisonnière.
(Adaptation par Quentin Durig)