L'UDC choquée par «l'énergie criminelle»
Les Vert-e-s demandent des comptes après le scandale sur Ruag

A la suite d'un rapport du Contrôle fédéral des finances sur Ruag, les Vert-e-s demandent une Commission d'enquête parlementaire. Ils dénoncent des manquements graves en gestion et surveillance, impliquant Ruag, l'armée et le DDPS.
Publié: 11:25 heures
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Dernière mise à jour: 11:39 heures
Le scandale sur Ruag provoque des remous en Suisse.
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ATS Agence télégraphique suisse

Les Vert-e-s exigent la création d'une Commission d'enquête parlementaire (CEP) à la suite de la publication du rapport du Contrôle fédéral des finances sur Ruag. A leurs yeux, «seule une CEP peut rétablir la confiance».

Le rapport du Contrôle des finances montre «des manquements très graves, en termes de gestion et de surveillance», estime le conseiller national neuchâtelois Fabien Fivaz, vice-président du groupe parlementaire vert, dans une prise de position. «Il ne pointe pas seulement des problèmes au sein de Ruag, mais également au sein de l'armée et au Département fédéral de la défense (DDPS)».

«Aveuglement délibéré»

Les rapports publiés lundi mettent en évidence «plus de deux dizaines de cas de fraude présumée, avec de gros dommages financiers», renchérit Balthasar Glättli. Il s'agit aussi d'un manque de compliance (conformité) et de surveillance au sein de l'entreprise.

Le Zurichois critique aussi «une perception insuffisante de la responsabilité du DDPS en tant que propriétaire» de Ruag. Et «l'aveuglement délibéré» de l'armée et de sa base logistique en ce qui concerne le contrôle de la gestion des stocks.

L'UDC choquée par «l'énergie criminelle»

Le conseiller aux Etats Werner Salzmann (UDC/BE), membre de la commission de la politique de sécurité de la Chambre des cantons, s'est dit choqué par «l'énergie criminelle» qui règne au sein de Ruag MRO. La faute se situe, selon lui, à plusieurs niveaux.

La responsabilité globale incombe d'une part à la direction et au conseil d'administration de Ruag MRO, mais aussi à la cheffe du département fédéral de la défense (DDPS), Viola Amherd, estime le Bernois, interrogé par Keystone-ATS. Il déplore un manque de contrôle, sans quoi, «on aurait remarqué ce qui n'allait pas».

La conseillère fédérale démissionnaire a quand même eu le mérite d'avoir initié l'enquête l'année dernière, précise Werner Salzmann. Elle savait aussi probablement que la responsabilité pouvait lui retomber dessus, ajoute-t-il. Les conséquences personnelles qui découlent du rapport publié lundi doivent encore être déterminées. Il n'y aura pas grand-chose à faire d'ici l'élection du nouveau chef du DDPS en mars, selon Werner Salzmann. Le sénateur se dit déçu, en constatant que «rien ne s'est passé» après les précédents rapports publiés en 2020 et 2021.

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