Un Suisse soupçonné de terrorisme a été arrêté au Venezuela. Il fait partie d'une centaine de ressortissants étrangers arrêtés après l'élection présidentielle du 28 juillet dans le pays sud-américain.
Le ministre vénézuélien de l'Intérieur, Diosdado Cabello, a annoncé l'arrestation de ces ressortissants étrangers soupçonnés de terrorisme mardi, à quelques jours de l'investiture du président Nicolas Maduro. Le gouvernement n'a pas communiqué la date exacte des arrestations ni pourquoi il les a rendues publiques mardi.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a indiqué à Keystone-ATS être au courant de l'arrestation d'un citoyen suisse au Venezuela. L'ambassade de Suisse à Caracas est en contact avec les autorités locales.
L'opposant Gonzalez Urrutia au front
Le président socialiste Nicolas Maduro, dont la victoire avait été validée par la Cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE) qui n'a cependant pas publié les procès-verbaux des bureaux de vote, comme le prévoit la loi, alléguant un piratage informatique. Une explication jugée peu crédible par de nombreux observateurs. Son investiture est prévue vendredi.
L'ancien ambassadeur Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle, entachée de fraudes selon l'opposition, a lancé un message aux forces armées dimanche, leur demandant de se rallier à lui: «Le 10 janvier [...] je dois assumer le rôle de commandant en chef».
Il a entamé en fin de semaine dernière une tournée diplomatique qui l'a notamment emmené lundi à Washington, où le président Joe Biden l'a assuré de son soutien. «La campagne victorieuse de Gonzalez Urrutia doit être prise en compte par un transfert pacifique du pouvoir», lit-on dans le texte diffusé par l'exécutif américain.
Appel à manifester jeudi
En parallèle, la cheffe de l'opposition María Corina Machado a appelé à manifester jeudi, veille de l'investiture L'opposition n'a plus appelé à de grandes protestations depuis des semaines après une ferme répression et des mobilisations de plus en plus faibles.
La répression des manifestations spontanées le lendemain de l'annonce de la victoire de M. Maduro et la vague de répression qui a suivi ont fait 28 morts et plus de 2000 blessés, avec 2400 arrestations. Au moins trois personnes arrêtées sont mortes en prison et environ 1400 ont été libérées sur parole par petits groupes.