La langue des signes ne figure pas dans la Constitution valaisanne de 1907. «Quasi tous les membres de la Constituante soutenaient son inscription» dans la nouvelle mouture, explique à Keystone-ATS Jean-François Lovey (Appel Citoyen), vice-président de la commission thématique 1 en charge notamment des langues. Ils étaient, en revanche, divisés sur la manière de reconnaître l'idiome, ajoute-t-il. Les débats de cette première lecture ont duré une quarantaine de minutes.
Revendications de la Société des sourds du Valais
Une large majorité a finalement décidé de suivre les revendications de la Société des sourds du Valais qui avaient appelé la Constituante à ne pas cantonner la langue des signes «à un rôle de moyen auxiliaire», mais de la reconnaître «comme une langue à part entière, vectrice de culture, de pensée et d'identité».
«Je suis très ému de ce qui se passe aujourd'hui», réagit dans la foulée son président Stéphane Faustinelli. «Nous sommes très contents. Cette reconnaissance est un moment important pour les sourds et nous espérons que cette inscription reste définitivement dans le texte», complète-t-il.
Une deuxième lecture devrait avoir lieu l'an prochain, souligne Jean-François Lovey. Selon lui, au vu des discussions et du vote final, «on peut considérer que ce point est acquis et qu'il figurera dans la prochaine Constitution valaisanne».
Traductions des informations officielles
Concrètement, cette reconnaissance ouvre la porte à la traduction des informations officielles transmises à la population. «Il est important de rendre accessible à toute la population, ce qui lui est adressé», relève Stéphane Faustinelli, parlant par exemple des campagnes de prévention de la police ou encore d'émissions soutenues par le canton.
A Genève, la reconnaissance de la langue des signes est déjà inscrite dans la Constitution. Les débats du Grand Conseil retransmis sur le site Internet du Parlement sont accessibles aux personnes sourdes et malentendantes depuis fin 2019.
A Zurich, bien que la terminologie soit un peu différente, la reconnaissance de la langue est aussi inscrite dans la Constitution. L'objet est également en discussion à Berne, Vaud, et au Tessin.
En Valais, on estime le nombre de personnes sourdes et mal entendantes à 350 personnes environ. La Société des sourds du Valais, fondée en 1939 sur l'impulsion d'Esther Giroud qui en sera la première présidente, réunit 110 membres et est également ouverte aux sympathisants entendants.
(ATS)