Les tests rapides d'antigènes doivent permettre de savoir en quelques minutes si l'on a été infecté par le Covid. Chaque jour, rien qu'en Suisse, des dizaines de milliers de personnes font confiance à l'exactitude de leur résultat. Mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas.
La semaine dernière, Lena*, 30 ans, s'est précipitée à la pharmacie après un autotest positif. Quelques minutes après un frottis nasopharyngé, elle a obtenu la fin de l'alerte et depuis, elle ne comprend plus rien. «J'ai dû insister pour effectuer un test PCR supplémentaire. Deux jours plus tard, celui-ci a montré que j'étais bel et bien positive...»
Une confusion totale
Cora*, 31 ans, a vécu une expérience similaire: «Peu après que la pharmacienne m'a annoncé la mauvaise nouvelle au téléphone, je me suis fait tester une nouvelle fois dans une autre pharmacie. Et là, on m'a dit que le résultat était négatif! J'étais complètement perdue». Le résultat du test PCR qu'elle a effectué quelques jours plus tard lui pourtant confirmé qu'elle était bel et bien contaminée.
Comment se fait-il qu'il y ait autant de faux négatifs dans les tests antigènes, ainsi que le laissent penser les nombreux cas qui nous ont été communiqués?
Aucun test n'est parfait, nous répond en substance l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Et Omicron aurait peut-être changé la donne. Dans les documents de consultation envoyés cette semaine aux cantons, l'OFSP fait référence à des «études isolées» selon lesquelles la fiabilité des tests rapides d'antigènes avec Omicron aurait «fortement diminué».
Fiabilité controversée
Les premières études ont donné des résultats divergents. Certaines certifient que les tests sont fiables - les chercheurs partent du principe qu'ils reconnaissent Omicron. Et pour cause: il n'y a pratiquement pas de mutations dans la protéine qui est déterminante pour le test. D'autres données indiquent toutefois que les tests sont moins précis lorsqu'ils sont confrontés à Omicron. Le degré d'avancement de l'infection avant qu'elle ne soit détectée pourrait notamment être décisif.
Afin d'évaluer si les tests continuent à faire leurs preuves, les chercheurs, dirigés par la virologue Isabella Eckerle de l'Université de Genève, mènent des études à intervalles réguliers. On savait déjà avant la variante Omicron qu'un test rapide d'antigènes n'était pas toujours fiable dans la phase initiale de l'infection. «Pour certains tests rapides, il semble que ce soit désormais plus souvent le cas avec Omicron, comme le montrent les premières données de notre laboratoire et d'autres également», explique Eckerle.
Des études sont en cours
La fiabilité des tests PCR, qui évaluent les frottis nasopharyngés, est également en question. Le soupçon: comme les événements viraux se déroulent presque exclusivement dans les bronches, en particulier chez les personnes vaccinées et boostées, les tests PCR donnent souvent un résultat négatif par erreur, et peuvent donc être négatifs malgré des symptômes évidents.
Les résultats préliminaires d'une étude menée en Afrique du Sud suggèrent qu'Omicron pourrait être mieux détecté dans la salive que dans la muqueuse nasale. C'est une piste sur laquelle Isabella Eckerle mène actuellement ses propres recherches.
* Noms modifiés