Fausses seringues pour la perte de poids, contrefaçons d'articles de luxe, armes, poings américains, pointeurs laser, drogues et autres: voilà ce que la dernière opération de contrôle douanier, menée du 4 au 8 novembre dans la région de Zurich, a mis en lumière. Dans l’entrepôt douanier d’Embraport à Embrach (ZH), ces produits saisis ont été exposés pour souligner l’ampleur des interdictions violées.
Il s’agit du plus grand contrôle de colis jamais réalisé par l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (BAZG). Particularité de l'opération: tous les objets saisis proviennent de commandes en ligne passées par des résidents suisses sur des sites étrangers, souvent déguisés en plateformes «suisses». Les commandes ont été passées, parfois en toute connaissance de cause et parfois sans savoir que la marchandise était interdite.
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Cette vague de contrôles s'explique par l'explosion des achats en ligne entrant par l’aéroport de Zurich, le principal point d’entrée en Suisse. Tanja Brunner, cheffe des douanes pour la région zurichoise, rapporte que l’année dernière, 47,3 millions de déclarations d’importation ont été enregistrées. De janvier à septembre 2024, il y en a déjà eu 42 millions, soit déjà 3 millions de plus que l'année précédente. Tanja Brunner prévoit pour 2024 un total de 55 millions de colis importés en Suisse: «Et cela va continuer à croître.»
Vérifie bien ce que tu commandes en ligne
Ce n'est pas seulement un casse-tête pour les logisticiens, mais aussi pour l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC). Les fonctionnaires ont dû contrôler 16'000 envois durant cette période. En partie avec des appareils à rayons X, en partie avec des contrôles aléatoires. 1521 paquets ont été ouverts en raison de soupçons. 692 ont été saisis pour cause d'infraction. «Un excellent résultat», selon Tanja Brunner. Même si seulement 5% des paquets ont révélé une marchandise interdite, l'OFDT a pu recueillir de nombreuses nouvelles informations.
Parmi les objets saisis, les médicaments sont en tête, suivis des contrefaçons et des armes. Les médicaments provenaient le plus souvent d'Inde, les contrefaçons de marques, les armes et les pointeurs laser de Chine.
Nicolas Fotinos de l'autorité de contrôle des produits thérapeutiques Swissmedic rappelle que la vente par correspondance de médicaments est soumise à autorisation et déconseille de commander des médicaments en ligne à l'étranger. Une fausse seringue amaigrissante ne contenait que de l'insuline. Si un non-diabétique s'en injecte, cela peut avoir des conséquences mortelles. Nicolas Fotinos reconnaît qu'il est de plus en plus difficile de distinguer les envois en ligne sérieux de ceux qui ne le sont pas.
Amendes et procédures pénales possibles
Face à l'afflux de paquets, il ne faut pas plus de contrôles, mais une stratégie de sensibilisation, selon la cheffe des douanes Tanja Brunner. L'objectif serait d'ailleurs que les marchandises interdites ne soient simplement pas achetées.
«De nombreux produits ne sont disponibles qu'à un clic de souris», avertit Andreas Wydler de Fedpol. On ne vérifie que trop rarement si des produits comme les pistolets Softair tombent sous le coup de la loi sur les armes. Ou si l'on a le droit d'importer des poings électriques ou des poings américains.
Si le contenu du paquet enfreint la loi, il en résulte des amendes, voire même des inscriptions au casier judiciaire.