Assurés, employés...
Tout ce qui va changer pour vous avec la fusion Helvetia-Baloise

Un grand bouleversement se prépare sur la place financière suisse. Les assureurs Helvetia et Baloise projettent de fusionner. Quelles conséquences pour les employés, le réseau d’agences et les clients? Blick répond aux questions les plus pressantes.
Publié: 17:09 heures
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La fusion prévue de Baloise et Helvetica fait l'effet d'une bombe dans le paysage suisse des assurances.
Photo: keystone-sda.ch
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Martin Schmidt

Helvetia et la Baloise devraient fusionner pour devenir le deuxième groupe d’assurance en Suisse. La nouvelle entité, baptisée «Helvetia Baloise», devrait voir le jour d’ici la fin de l’année. D’ici là, les actionnaires des deux compagnies doivent encore donner leur accord, tout comme la Commission de la concurrence. Ensemble, elles détiendraient environ 20% de part de marché.

Mais qu’impliquera cette fusion pour les clients et les collaborateurs? Blick fait le point.

Pourquoi la Baloise et Helvetia veulent-elles fusionner?

«Dans les principaux domaines que sont les assurances non-vie, vie et accident, Helvetia et la Baloise restent très en retrait par rapport à leurs concurrents», explique Jeffrey Hochegger, conseiller en placement chez Raiffeisen Suisse. En non-vie, Helvetia détient 10% du marché, la Baloise 7%. Il s’agit notamment des assurances habitation, auto ou responsabilité civile.

Axa (16%) et La Mobilière (18%) occupent une place bien plus importante. Le secteur de la prévoyance est, lui aussi, très disputé. Ensemble, les deux compagnies espèrent améliorer leurs perspectives de croissance sur l’ensemble des segments.

Quels changements pour les clients?

À court terme, rien ne changera pour les assurés, comme l’a précisé Thomas Schmuckli, président du conseil d’administration d’Helvetia, lors de la conférence de presse de mardi. La Baloise devant être intégrée à Helvetia, les contrats existants seront transférés à la nouvelle entité «Helvetia Baloise».

En Suisse, une fusion d’assureurs n’entraîne généralement aucune modification immédiate des contrats. Les assurés ne disposent pas non plus d’un droit de résiliation exceptionnel. «Les contrats restent valables aux conditions convenues, jusqu’à leur expiration ou leur échéance», indique Helvetia à notre demande.

Les contrats vont-ils être modifiés?

A moyen terme, une harmonisation est attendue dans les domaines où les deux entreprises proposent des prestations similaires. Il serait illogique, pour la nouvelle entité, de maintenir deux offres différentes pour une même couverture, comme l’assurance ménage ou véhicule. En principe, la meilleure offre devrait être conservée.

Une assurance peut ajuster unilatéralement ses conditions si les changements sont mineurs – à condition d’en informer ses clients à temps. En revanche, toute modification importante ou impactant les conditions financières nécessite l’accord du preneur d’assurance.

Les primes d'assurance vont-elles baisser?

Avec la fusion, la nouvelle assurance «Helvetia Baloise» vise des gains d'efficacité. «A moyen terme, cela devrait permettre de réduire les coûts», anticipe Jeffrey Hochegger. La question est de savoir si ces économies seront répercutées sur les clients. Les actionnaires, eux, devraient profiter de dividendes plus élevés. «Mais je m’attends à ce qu’au moins une partie des économies se traduise par une baisse des primes», ajoute-t-il.

Y aura-t-il des réductions de personnel?

L’objectif annoncé est de générer des synergies annuelles de 350 millions de francs avant impôts. À l’étranger, les deux groupes sont plutôt complémentaires. En Suisse, en revanche, les doublons sont nombreux. Ensemble, ils comptent plus de 22'000 collaborateurs. «Dans les pays où il y a des recoupements, les effectifs devraient être réduits par départs naturels ou retraites anticipées, et ce d’ici 2029», précisent les deux entreprises. Les doublons devraient surtout concerner les assurances de biens et les fonctions de support.

Le portail «Insideparadeplatz» évoque jusqu’à 2000 suppressions de postes. Jeffrey Hochegger juge ce chiffre probablement surestimé. «Une part des économies viendra de l’automatisation et de la digitalisation. Mais il y aura des suppressions significatives.» Les salaires représentent une part importante des coûts: en 2024, la Baloise a dépensé près d’un milliard de francs à ce titre, contre plus de 1,4 milliard chez Helvetia. Les économies prévues sont donc difficilement réalisables sans réduction du personnel.

Qu'en est-il des contrats de travail?

En cas de fusion ou de rachat, les licenciements pour cause de changement sont fréquents. Ils permettent d’harmoniser certaines prestations, notamment en matière de prévoyance. Ces modifications ne doivent toutefois pas porter atteinte de manière abusive aux conditions de travail.

Qu'advient-il des réseaux de filiales?

Helvetia dispose de plus de 100 succursales et d’un réseau de 120 agences générales à travers la Suisse. La Baloise recense pour sa part 97 sites. Une analyse de la carte révèle que de nombreuses localités seront doublement couvertes. «Lors de l’intégration de Credit Suisse, UBS a réduit le nombre de succursales à son niveau initial», rappelle Jeffrey Hochegger. Plus de 90 agences ont ainsi disparu – exactement le nombre que comptait Credit Suisse. «Une consolidation similaire est à prévoir pour Helvetia Baloise», conclut-il.

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