Après la BNS
La BCE abaisse son principal taux directeur de 0,25 point, à 3,0%

La Banque centrale européenne, dirigée par la présidente Christine Lagarde, a décidé de réduire encore ses taux d'intérêt ce jedi. Le taux d'intérêt de référence sur les dépôts est désormais de 3,00%.
Publié: 12.12.2024 à 14:29 heures
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Dernière mise à jour: 12.12.2024 à 14:30 heures
Christine Lagarde, présidente de la BCE. (archive)
Photo: Michael Probst
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ATS Agence télégraphique suisse

Il s'agit de la quatrième baisse consécutive des taux d'intérêt depuis juin 2024: la Banque centrale européenne (BCE) réduit à nouveau son taux directeur de 0,25 point de pourcentage, comme l'ont annoncé jeudi les autorités monétaires dirigées par la présidente Christine Lagarde. Le taux d’intérêt de référence sur les dépôts que les banques reçoivent sur l’argent qu’elles déposent auprès de la banque centrale est désormais de 3,00%. Avec une inflation qui se rapproche de ce que souhaite la BCE, 2%, et une croissance qui ne décolle pas, «toutes les raisons» plaidaient pour une nouvelle baisse des taux en décembre, a déclaré le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau. Il a été rejoint par d'autres responsables monétaires en zone euro. La décision a été annoncée à la mi-journée à l'issue d'une réunion de l'instance dirigeante l'institution monétaire à Francfort.

Malgré une légère hausse à 2,3% sur un an en novembre, l'inflation dans la zone euro reste bien inférieure à la prévision de 2,6% pour le quatrième trimestre établie par la BCE. 

Cette quatrième baisse des taux par la BCE depuis juin amplifie le tournant pris après une période de resserrement monétaire face à l'inflation élevée, liée à la guerre en Ukraine et la reprise post-Covid. Les turbulences politiques qui traversent deux principales économies de la zone euro, l'Allemagne et la France, sont également susceptibles de freiner la croissance. En attendant un successeur au poste de Premier ministre après la chute du gouvernement Barnier, la France, économiquement fragilisée, est pour le moment sans budget pour 2025, avec un déficit public dérapant cette année à 6,2% du PIB. Le ministre allemand des Finances, Jörg Kukies, s'est toutefois montré rassurant, soulignant la réaction «très calme» des marchés.

Un climat d'instabilité peu rassurant

Si les conditions d'emprunt de la France se dégradaient trop, la BCE pourrait agir symboliquement via son Instrument de protection de la transmission, par des rachats de dette sur le marché, pour prévenir toute contagion à d'autres pays. L'Allemagne est aussi en plein période d'incertitude. Outre la crise industrielle qu'elle traverse, elle se dirige vers des élections anticipées en février, après l'effondrement de la coalition du chancelier social-démocrate Olaf Scholz en octobre. Un retard dans la formation du futur gouvernement à Berlin compliquerait encore la reprise de la première économie européenne, fragilisée par un ralentissement industriel qui dure depuis deux ans et qui affecte déjà ses partenaires.

Le retour imminent de Donald Trump à la Maison-Blanche inquiète par ailleurs, avec la mise en place d'une politique protectionniste qui pourrait freiner les exportations et donc la croissance de la zone euro. Aux États-Unis, l'inflation s'est accélérée en novembre, à 2,7% en rythme annuel, alimentant les craintes de voir la courbe rester sur cette trajectoire. De quoi compliquer la tâche de la Banque centrale américaine (Fed) qui se réunit la semaine prochaine.

L'incertitude élevée a conduit depuis des mois la BCE à fixer son cap en se basant sur les données et réunion par réunion. Cependant, avec la normalisation de l'inflation, sa communication pourrait redevenir plus «prospective», selon le gouverneur de la Banque de France. Ce qui signifie qu'au lieu de dire que les taux resteront «restrictifs aussi longtemps que nécessaire» pour ramener l'inflation à l'objectif, une formulation plus souple dans le communiqué de décisions du jour «ouvre la voie à de nouvelles baisses l'année prochaine», selon HSBC.

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