L’affluence était deux fois moins importante qu’il y a trois semaines. Mais les centaines de personnes présentes entonnaient à l’unisson les chants devenus symboliques de la révolte iranienne depuis le décès il y a plus d’un mois de la jeune Mahsa Amini, arrêtée pour avoir mal porté le voile.
«Foulard ou pas, c’est mon choix», scandaient les participants, constitués largement de femmes mais également de nombreux hommes. Même si le slogan «Femme, vie, liberté», qui est désormais le cri de ralliement en Iran, est répété presque chaque minute, la contestation dépasse les droits des femmes.
«A bas, à bas Khamenei»
«A bas, à bas Khamenei», lançaient notamment les manifestants, appelant le guide suprême iranien Ali Khamenei à «dégager». Parmi eux, quelques dizaines avaient déjà défilé en début d’après-midi depuis le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à la Place des Nations. Sur leurs pancartes, des appels à faire comparaître le président Ebrahim Raïssi, considéré comme un «meurtrier de masse», à la Cour pénale internationale (CPI).
Mais que fait la Suisse pour soutenir la lutte en Iran?
Mais la Suisse et d’autres Etats ne sont pas épargnés. Certains demandent de ne plus soutenir «les mollahs», «une dictature», en achetant du pétrole iranien. Parmi les responsables politiques locales présentes, un au moins en appelait au président de la Confédération. «Que fait Ignazio Cassis?», a-t-il lancé à la foule. Et de souhaiter des sanctions économiques, des restrictions de visas et une condamnation «ferme» de la répression en Iran.
Le président de la Confédération avait relayé directement à Ebrahim Raïssi la préoccupation de la Suisse. Berne avait appelé à l’ONU les autorités à la «retenue», excluant toutefois des sanctions supplémentaires. Les féministes de Suisse ont également été mentionnées samedi. «Les femmes en Iran ont besoin de vous», leur a affirmé une manifestante. Selon elle, la lutte en Iran doit aussi être une lutte en Suisse.
(ATS)