Animaux malades et mal sociabilisés
Les chiens achetés sur internet proviennent fréquemment d'élevages irresponsables

La grande majorité des chiens achetés sur internet proviennent le plus souvent d'élevages étrangers ne respectant pas la protection des animaux. La PSA et l'Osav recommandent de voir l'animal avant de l'adopter.
Publié: 09:46 heures
La PSA déplore dans ce contexte le nombre élevé de chiens amenés dans leurs refuges, qui en ont accueilli 1838 en 2023.
Photo: Shutterstock
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ATS Agence télégraphique suisse

Toujours plus de gens répondent à des annonces douteuses, sans se renseigner assez ni rencontrer l'animal, constatent mardi la Protection suisse des animaux (PSA) et l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Souvent importés illégalement, ils présentent maladies et troubles du comportement. Or les conditions d'élevage à l'étranger sont souvent douteuses et les chiots séparés de leur mère trop tôt. Les animaux sont généralement malades, non vaccinés et mal sociabilisés. Ils sont alors confrontés toute leur vie à des problèmes de santé, sont craintifs, agressifs ou farouches. Chez les propriétaires, cela peut non seulement entraîner des frais vétérinaires élevés, mais aussi un sentiment de surcharge.

La PSA déplore dans ce contexte le nombre élevé de chiens amenés dans leurs refuges, qui en ont accueilli 1838 en 2023 et 2041 en 2022. Chaque achat provenant d'une source douteuse encourage en outre non seulement les élevages ne respectant pas les exigences de protection des animaux, mais également la criminalité organisée, qui se cache souvent derrière de telles offres. La PSA et l'OSAV recommandent notamment de ne pas acheter son chien sur internet, de choisir un élevage sérieux et de rencontrer l'animal, si possible plusieurs fois.

«Aucun éleveur sérieux ne donne son chien sur commande, il veut connaître les nouveaux propriétaires», a expliqué Martin Reist, de l'OSAV, devant la presse à Berne. Les futurs propriétaires de chiens doivent absolument pouvoir faire connaissance avec l'animal et son environnement avant l'achat. Outre l'aspect de la protection des animaux, il s'agit aussi de prévenir l'introduction de la rage et d'autres maladies en Suisse.

Offre inférieure à la demande

La demande de chiens est supérieure à l'offre en Suisse. Lors de la conférence de presse, Julika Fitzi-Ratghen, de la PSA, a parlé d'une demande de 50'000 chiens par an. En 2024, environ 44'200 chiens ont été nouvellement enregistrés dans la banque de données Identitas. Parmi eux, 24'400 venaient de l'étranger. Fin 2024, environ 554'000 chiens vivaient en Suisse.

Il n'existe pas de chiffres précis sur les offres peu sérieuses, faute d'obligation de déclaration. «L'importation de chiens n'est pas mauvaise en général, et toutes les importations ne sont pas criminelles», souligne Martin Reist.

Durcissement de la loi

Selon la base de données Identitas, près de 7900 chiens, soit environ un sur trois, étaient âgés de moins de 15 semaines lors de leur importation l'an dernier. Mais cela pourrait changer: la Confédération a relevé au 1er février à 15 semaines minimum l'âge des chiots pour les importations commerciales.

Tout acheteur potentiel d'un chien doit réaliser qu'il s'engage pour 10 à 15 ans, et soigneusement évaluer le temps et les coûts qu'il devra consacrer à l'animal. Ces derniers, en plus du prix d'achat, peuvent atteindre plusieurs milliers de francs par an, selon l'âge et l'état de santé du chien. Berne veut aussi renforcer la coopération internationale, notamment à travers l'échange d'informations.

L'OSAV et la PSA déconseillent enfin l'achat de chiens issus d'une sélection extrême, tels que les chiens nains pesant moins de 1500 grammes ou ceux à la tête courte. Ce type de chien est particulièrement fréquent sur les plateformes en ligne et peut souffrir de graves problèmes de santé. L'ensemble des recommandations sont listées sur le site acheter-chien.ch, sur les réseaux sociaux et dans une brochure.

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