Que dois-je savoir sur les nouveaux variants?
Deux nouveaux variants donnent du fil à retordre aux experts. La première sorte, la sous-espèce Omicron EG.5 également appelée Eris, se propage en Europe. Elle a entre-temps été classée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme «variant viral d’intérêt» et fait l’objet d’une surveillance accrue depuis la mi-août. EG.5 a été détecté pour la première fois en Suisse en février 2023. Selon l’OFSP, rien n’indique actuellement qu’EG.5 provoque des symptômes plus graves que les variants précédents d’Omicron.
Le son de cloche est similaire pour le deuxième variant d’Omicron BA.2.86: il se propage rapidement et a été détecté en l’espace de quelques jours dans six pays. Les cas n’indiquent toutefois pas non plus qu’il entraînerait une évolution plus grave de la maladie.
Ainsi, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ne voit pas pour l’instant la nécessité de prendre de nouvelles mesures plus strictes. Comme la situation normale prévaut, cela ne serait de toute façon pas l’affaire de la Confédération, mais des cantons. Le comité consultatif scientifique Covid-19, qui a succédé à la Swiss Covid Taskforce, estime lui aussi que la situation est jusqu’à présent sans danger. Néanmoins, certains experts, comme la virologue Isabelle Eckerle, plaident pour une nouvelle recommandation de port du masque en automne et en hiver.
Les anciens autotests sont-ils toujours efficaces?
La question de savoir si les autotests disponibles dans les pharmacies indiquent de manière fiable les nouveaux variants relève de la responsabilité des fabricants, fait savoir Swissmedic, l’autorité d’autorisation, à la demande de Blick. «Ils doivent s’assurer que les tests fournissent les performances prévues pendant la durée de conservation indiquée.»
Interrogé par Blick, le fabricant Roche se montre confiant quant au fonctionnement de son autotest antigène pour les nouveaux variants. «Rien n’indique actuellement que la fiabilité de nos tests soit compromise», écrit le groupe pharmaceutique. Néanmoins, l’entreprise effectue actuellement des tests afin de vérifier la fiabilité pour Eris et BA.2.86. «Nous attendons les résultats sous peu et les publierons immédiatement.»
Si d’anciens autotests traînent encore à la maison, la prudence est toutefois de mise. En effet, une fois la date d’expiration dépassée, les tests ne devraient plus être utilisés. «Il est possible qu’ils donnent plus souvent de faux résultats négatifs», prévient Swissmedic.
Que signifient les nouveaux variants pour l'augmentation du nombre de cas?
Alors que le nombre de cas était au plus bas en juin et juillet, il augmente à nouveau depuis début août selon les chiffres de l’OFSP, même si cela reste à un niveau très bas. Les hôpitaux confirment également cette tendance. Urs Karrer, médecin-chef de la polyclinique médicale et d’infectiologie de l’hôpital cantonal de Winterthour, suppose que cette hausse est due, premièrement, à la fin des vacances et au début de l’école, qui entraînent à nouveau davantage de contacts.
«Une deuxième raison pourrait être que le virus n’a pratiquement pas circulé pendant quelques mois auparavant, explique Urs Karrer à Blick. Ainsi, il y a maintenant beaucoup de personnes dont l’immunité contre le virus modifié a quelque peu diminué.» Elles seraient donc plus facilement contaminées.
Y a-t-il une ruée vers les pharmacies?
Une enquête menée auprès de différentes pharmacies suisses ne montre pas de panique. La pharmacie Amavita de la gare de Zurich écrit: «La demande d’autotests a augmenté de manière significative depuis quelques jours. Et d’ajouter: Nous vendons deux à trois fois plus de tests que ces dernières semaines. La demande est à peu près celle de la mi-avril et du début mai.»
Elle n’atteint toutefois pas encore les chiffres de décembre et janvier. Une pharmacie de la ville de Berne déclare qu’il y a eu quelques ventes d’autotests au début de la semaine, mais qu'à présent, l’intérêt est à nouveau faible.
Qu’en est-il des hôpitaux?
La tendance générale est claire: à la demande de Blick, les hôpitaux de l’Emmental, l’hôpital de l’Île à Berne, les hôpitaux de la ville de Zurich ainsi que les hôpitaux cantonaux de Winterthour et de Saint-Gall font savoir qu’ils ne voient pas de nécessité d’agir pour le moment. Ils confirment néanmoins tous une légère augmentation du nombre d’hospitalisations. Il s’agit toutefois majoritairement de patients immunodéprimés, indique l’Hôpital de l’Île à Berne.
De plus, «même une éventuelle augmentation du nombre de patients pourrait être gérée sans problème pour le moment», écrit par exemple l’hôpital cantonal de Saint-Gall. Même son de cloche du côté des hôpitaux de la ville de Zurich, Triemli et Waid: si la situation devait changer, il serait possible de s’appuyer sur l’expertise et l’expérience des dernières années.
Selon Urs Karrer, cela pourrait être le cas dès l’automne. «Nous sommes préparés à ce que le nombre de patients devant être traités à l’hôpital à cause du Covid et d’autres infections des voies respiratoires augmente à nouveau temporairement, déclare le médecin-chef de Winterthour. Pour les hôpitaux, il sera certainement utile que les personnes présentant un risque de maladie grave se fassent vacciner contre le Covid et la grippe conformément à la prochaine recommandation de l’OFSP.»
Selon l’OFSP, cette recommandation de vaccination devrait suivre dans quelques semaines déjà.